La France tente de promouvoir les « retours volontaires » en Côte d’Ivoire

L’Office français de l’immigration et de l’intégration, qui a ouvert des bureaux à Abidjan, le 21 novembre, accompagne les personnes en situation irrégulière en France vers leurs pays d’origine, en finançant leur projet de retour et en leur proposant un encadrement.

Le Monde – Quand elle nous reçoit dans son petit local à Cocody, un quartier d’Abidjan, Myriam Quanteny, 29 ans, pantalon de costume vert émeraude et chemise blanche bien repassée, ne manque pas d’activité. En France, elle était employée au service des ressources humaines d’une grande entreprise. Depuis son retour en Côte d’Ivoire, en septembre 2023, elle s’est reconvertie en entrepreneure dans la restauration.

Myriam Quanteny fait partie des 230 « migrants de retour volontaire » en Côte d’Ivoire, selon les éléments de langage utilisés par l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII). S’ils ne sont que quelques dizaines à avoir choisi d’être accompagnés dans leur retour au pays, faute de titre de séjour valide dans l’Hexagone, leur parcours est mis en valeur par Paris, qui caresse l’espoir qu’il fera modèle.

Myriam Quanteny a demandé un retour volontaire avant même de recevoir une obligation de quitter le territoire français (OQTF). Les planètes de son installation en France semblaient pourtant alignées : après un master en droit du travail et en ressources humaines effectué entre la faculté de Nanterre et l’Institut des hautes études économiques et commerciales, l’entreprise où elle travaillait en CDD comme chargée de recrutement lui avait proposé de faire évoluer son contrat en CDI. Mais son visa étudiant a expiré dans l’intervalle. La jeune femme a alors perdu son travail et son logement en même temps que son titre de séjour.

Après un an de précarité, elle a découvert en janvier 2023 le dispositif de « retour aidé » de l’OFII par une recherche Internet. Elle s’est rendue dans les locaux de l’Office, puis a reçu une convocation à la préfecture de police quelques semaines plus tard. Son retour par avion a été arrangé et la jeune femme s’est retrouvée à Abidjan, avec un pécule de 650 euros en poche et un projet « d’insertion professionnelle » à monter.

« Toutes les étapes d’un projet entrepreneurial »

L’OFII finance les projets de retour, incluant un encadrement dispensé par des sous-traitants, des cabinets de conseil, à hauteur de 10 000 euros maximum par personne. « On passe par toutes les étapes d’un projet entrepreneurial, détaille-t-elle : étude de faisabilité, business plan, étude de marché… Et quand le projet est mûr, on est auditionnés par un comité de l’OFII qui décide d’accorder ou non les financements et l’accès aux formations complémentaires. »

Sur la quinzaine de personnes que comptait la promotion de Myriam Quanteny, les deux tiers ont vu leur projet validé par l’OFII, y compris sa société de restauration, L’Africaine. Les autres ne se sont pas présentés devant le comité ou n’ont pas convaincu.

Pour tous, le défi est de rebondir vite, alors que le retour, même « volontaire », est souvent perçu comme un échec. « Surtout quand on revient avec presque rien, souligne Togny Elysée, un autre bénéficiaire. Parce que les procédures à la préfecture sont très longues et on a souvent dépensé toutes nos économies avant de prendre la décision de rentrer. »

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  (Abidjan, correspondance)

 

 

Source : Le Monde

 

 

 

 

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