Des sages-femmes d’Afrique du Centre et de l’Ouest à Nouakchott pour apprendre à former dans les gestes qui sauvent

Thaqafa – Le véritable cauchemar d’une sage-femme ! Assister à la mort d’une mère ou d’un bébé sur la table d’accouchement. En Afrique de l’Ouest et du Centre, le drame est énorme. Les chiffres morbides sont les plus élevés au monde. D’où la frénésie des formations pour des soins de qualité. Nouakchott accueille ainsi du 25 novembre au 10 décembre 2024, une cohorte d’une trentaine de sages-femmes venus de près d’une dizaine de pays de la région du Centre et de l’Ouest africain. Objectif, apprendre les techniques du maître mentorat qui consiste à accompagner les sages-femmes dans les gestes qui sauvent.

 

1ère journée de formation à l’EN3S – Crédit Aidara

 

L’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Santé (EN3S) de Nouakchott, un centre d’excellence en mentorat clinique des sages-femmes, accueille du 25 novembre au 10 décembre 2024 la première session régionale de formation des maitres mentors venues de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Equatoriale, Guinée Conakry, Mali, Niger, République de Centrafrique, Sénégal et Togo.

Organisée par le Ministère mauritanien de la Santé, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), cette session de formation de deux semaines est accompagnée par le Projet Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD), l’Organisation Mondiale de la Santé, l’UNICEF et plusieurs autres partenaires.

L’orientation clinique, une innovation de taille

Dans le mot qu’il a prononcé à l’ouverture officielle de la 1ère session de formation régionale organisée à Nouakchott pour les maîtres mentors en Afrique de l’Ouest et du Centre, le Secrétaire Général par intérim du Ministère de la Santé, Ely Ould Moida a bien pointé le curseur.

SG du Ministère de la Santé (Mauritanie) – Crédit Aidara

 

Selon lui, « l’objectif de cette formation est de développer les compétences des maîtres mentors qui formeront à leur tour des sages-femmes et des mentors dans le domaine des pratiques de santé maternelle et néonatale et de planification familiale ».

La finalité, ajoutera-t-il en substance, c’est d’accélérer la transition vers la portée de l’approche d’orientation clinique dans la région et contribuer à réduire la mortalité maternelle.

Il a ajouté que le projet SWEDD a développé trois centres d’excellence pour former les cadres de la santé des pays appartenant à sa zone d’intervention, dont la Mauritanie.

« L’orientation clinique est en bonne place, car inclue dans les stratégies innovantes pour accélérer la réduction de la mortalité maternelle dans le document publié par le Bureau Régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WACARO) » a-t-il souligné.

Investir dans les sages-femmes, c’est sauver plus de 4 millions de vie

La Représentante résidente de l’UNFPA en Mauritanie, Dr. Olga Sankara, avait auparavant exprimé sa joie, au nom de l’UNFPA, de s’adresser aux participants dans cet atelier de partages d’expériences et de compétences, leur souhaitant la bienvenue en Mauritanie, « pays d’un million de poètes ».

Dr. Olga Sankara – Crédit Aidara

 

Elle a salué la prise de conscience élevée face à la nécessité d’accélérer la réduction de la mortalité maternelle en période périnatale en particulier.

« Dans notre région, toutes les 4 secondes, une femme meurt en donnante la vie et toutes les 17 secondes, c’est un nouveau-né qui meurt » a-t-elle illustré, comparant l’hécatombe des mamans et des bébés qui meurent en Afrique de l’Ouest et du Centre au crash annuel de 1000 avions dont aucun des 200 passagers à bord ne survit.

Pourtant, déplore-t-elle en substance, il s’agit de morts évitables car, selon les données du rapport mondial sur la pratique sage-femme, en investissant dans les sages-femmes, 4,3 millions de vie seront sauvées d’ici 2035.

Vue partielle des participantes – Crédit Aidara

« C’est pour cela que Dr. Sennen Hounton, Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre n’a pas hésité à fournir des ressources pour la tenue de la présente formation dont l’objectif est de développer une masse critique de maîtres-mentors qui à leur tour pourront former des sages-femmes et maïeuticiens mentors » a-t-elle précisé.

A ce titre, elle a rappelé que le mentorat clinique est inscrit en bonne place dans les stratégies innovantes d’accélération de la réduction de la mortalité maternelle dans le document qui vient d’être publié par WCARO.

Elle a enfin salué l’engagement de la Mauritanie dans la poursuite des efforts tendant à garantir à toutes les femmes et les enfants des soins de santé maternelle et infantile de qualité. En témoigne, selon elle, les mesures d’accélération qui sont en train d’être mises en place par le Ministère de la Santé et sa disponibilité exprimée à abriter cette formation.

D’autres orateurs s’étaient exprimés au cours de cette cérémonie officielle, en l’occurrence, le Directeur général de l’EN3S, Ahmed Ould Armyah.

La cérémonie s’était déroulée en présence des représentants de l’OMS, l’UNICEF et du SWEDD.

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Cheikh Aïdara

Source : Thaqafa (Mauritanie)

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