Les observateurs reviennent sur le journal indépendant mauritanien Le Calame qui a soufflé ses 31 bougies en juillet dernier. Ce monument tabloid a traversé le désert sans moyens et des intimidations de Ould Taya à Ould Ghazouani mais toujours vent debout contre l’injustice sociale, la corruption des politiques, la discrimination.
Le Calame est d’abord né dans un contexte politique difficile. 1993 c’est l’année de la loi d’amnistie de Ould Taya qui protège ainsi tous les criminels présumés des 28 soldats négro-africains assassinés à la base d’Inal en 1991. En un mot, cette loi concerne tous les militaires impliqués dans des exactions contre les négro-africains des années de braise de 1986 à 1991.
Contre vents et marées, l’hebdomadaire Le Calame a trouvé sa voie à travers de grands plumitifs comme l’un d’entre eux Habib Ould Mahfoud disparu très tôt à 41 ans et qui aura marqué le paysage de la presse libre par ses prises de position tranchantes.
Parmi cette génération de journalistes talentueux figure en bonne place Bâ Abdoulaye Ciré disparu récemment en 2023. Mohamed Ould Cheikh est sans doute le mousquetaire de la langue française et gardien actuel du Temple qui veille à ce que le journal poursuive la route tracée par ses fondateurs.
Les observateurs pointent un éditorialiste sur toutes les questions d’intérêt national contre la mal gouvernance des régimes successifs. La performance de cet hebdomadaire n’est plus à démontrer avec le dépassement de 1000 exemplaires. C’est surtout son ouverture dans ses colonnes aux journalistes nationaux qui fait du journal, un média alternatif. Son combat pour la liberté d’expression est tout aussi exemplaire pourvu que ça dure. 31 ans déjà, ce n’est pas rien surtout en Mauritanie.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
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