Mauritanie – Une aide symbolique transformée en opération de communication : une modestie qui interroge

Le Quotidien de NouakchottLe sous-préfet de Rosso, M. Ahmedou Ould Tourad, a supervisé aujourd’hui une opération de distribution de vivres et de matériel de secours à 22 familles touchées par les inondations dans le village d’Akouéouine, situé à l’est de Rosso. Si ce geste est présenté comme une intervention rapide et efficace, sa portée extrêmement limitée soulève des interrogations quant à sa médiatisation disproportionnée.

La distribution comprenait 22 paniers alimentaires, chacun contenant 50 kg de riz, 10 kg de sucre, 5 litres d’huile, ainsi que des tentes, des matelas, des moustiquaires et des couvertures. Bien que cette aide soit certainement nécessaire pour les familles bénéficiaires, son ampleur — limitée à 22 ménages — ne justifie pas une médiatisation aussi importante. Une intervention de cette envergure relève davantage d’un effort ponctuel que d’une solution structurelle aux problèmes récurrents d’inondation dans la région.

La présence d’une délégation comprenant des responsables administratifs, le directeur régional de la société SONADER et l’adjointe au maire de Rosso, Mme Fatimata Jallo, illustre une volonté de mettre en avant une « réussite » administrative. Cependant, cette mise en scène contraste fortement avec la réalité des défis auxquels sont confrontées des centaines d’autres familles touchées par les inondations dans la région.

La comparaison avec le centre d’hébergement du kilomètre 7 à Rosso, qui accueille 105 familles déplacées, montre bien l’ampleur des besoins non satisfaits. Ces gestes ponctuels, bien qu’utiles, restent largement insuffisants pour répondre à une crise de cette magnitude.

En applaudissant la « rapidité » de l’intervention, les autorités locales semblent oublier que les problèmes d’inondation dans cette région ne datent pas d’hier. Le village d’Akoiouine, comme tant d’autres, souffre d’un manque chronique d’infrastructures adaptées pour prévenir et gérer les catastrophes naturelles. Une distribution symbolique ne remplace pas des politiques publiques ambitieuses et durables pour protéger les populations.

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Source : Le Quotidien de Nouakchott (Mauritanie)

 

 

 

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