Foin de précautions. La messe est dite. Trump est de retour avec, en prime, au moins le Sénat. On y a pourtant cru. Surtout, quand K a suppléé, au pied levé, un Biden défaillant. Avons-nous été grisés par les sondages, les neck and neck, too close to call, very tight ?
Ces jours derniers, quand on nous a annoncé de bonnes nouvelles venant de l’Iowa ou quand un sondeur réputé infaillible avait assuré la victoire de KH ? Nostradamus a hélas failli. Concédons-lui que les mystères des urnes, surtout américaines, restent insondables.
On y a cru au point de minorer les «faiblesses» de notre championne. On a cru que, raisonnablement, l’électeur préférerait une présidente de 60 ans, expérimentée, raisonnable à un dinosaure aux 91 inculpations, condamné pour inconduite et dont la capacité de nuisance démocratique n’est plus à faire. On a cru que l’électeur moyen se rappellerait le 6 janvier, les multiples déclarations outrancières, l’admiration pour les dictateurs, dont Hitler si l’on en croit les témoignages de généraux. Eh bien non ! Comme le disait un ami anglais : il ne faut jamais surestimer l’électeur. Surtout américain.
La pauvre Kamala s’est vue reprocher tous les « péchés d’Israël ». Et d’abord le bilan de Biden autant que les velléités d’en être la continuatrice. Un peu comme Hillary était suspectée de vouloir accomplir le « 3ème mandat », impossible, de son Bill de mari. L’international s’est invité au débat. Les « pro Gaza », autoproclamés « uncommitted » (abstentionnistes), ont juré sa perte pour sanctionner le non candidat Biden. Pourtant, ils ont été nombreux à déceler une inflexion de perspective chez la VP.
Dans les faits, on a eu affaire à des alliés objectifs de Trump. Un Imam du Michigan a même ouvertement appelé les fidèles et plus spécifiquement les Arab Americans à voter pour « le candidat de la paix » Trump. Oublié l’islamophobie trumpienne et une de ses abominables expressions, le projet de fichage des musulmans. Ce matin, une fois n’est pas coutume, Netanyahou qui n’a jamais caché sa préférence pour Trump, et des « pro Gaza » ont un motif commun de satisfaction. Autres difficultés de Harris.
A la différence d’Obama, elle n’a de toute évidence pas fait le plein de l’électorat noir, des jeunes électeurs notamment. Pas d’Obama Coalition cette fois. Certains électeurs noirs semblent plus soucieux du prix du plein d’essence qu’effrayés par le suprémacisme de Trump. Peut-être même que les plus racistes d’entre eux n’ont pas apprécié que Harris soit mariée à un homme blanc et les antisémites à un juif.
Le métaversien se souvient à cet égard d’une de ces questions dont les Américains ont le secret : que se serait-il passé si le métis Obama était marié à une femme « non noire » ? Les déboires de la métisse Harris apportent-ils un début de réponse, même parcellaire, à cette question ? On notera au passage que le métissage d’Obama est différent de celui de Harris dont la mère était indienne.
Dans un autre registre, dans quelle mesure, le passé de procureure implacable en Californie a-t-il joué contre la candidate ? « Enfin, il s’est même trouvé des contempteurs, natalistes en diable, à reprocher à Harris de ne pas avoir d’enfants. Vous vous souvenez du Childless Cat Lady de JD Vance, le colistier de Trump ? Pour paraphraser la jeune poétesse noire Amanda Gorman, Too hills to climb.
Tijane BAL pour Kassataya.com
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