Lauthentic.info – Nouakchott a abrité le 29 et le 30 octobre 2024, un atelier de formation des journalistes sur la couverture médiatique des affaires judiciaires. Animé par des magistrats et des avocats, l’accent a été surtout mis sur la terminologie juridique, entre liberté de presse et respect des procédures, avec à la clé un guide de conduite.
Dans l’objectif de former des femmes et des hommes de médias spécialisés dans les affaires de justice, le Réseau des femmes journalistes de Mauritanie, en partenariat avec l’UNESCO, a organisé les 29 et 30 octobre 2024, une formation en direction d’une trentaine de journalistes du secteur public et du secteur privé.
Jouer sur la terminologie juridique
Il a été rappelé combien sont étanches les frontières entre liberté de presse et d’expression et respect des règles d’éthique et de déontologie journalistique. Une terminologie mal usitée peut conduire tout journaliste devant les barreaux des tribunaux pour diffamation, tant le vocable de « criminel » est le plus souvent collé à un simple prévenu. La distance étymologique est également grande entre le détenu et le prisonnier, entre la condamnation définitive et la condamnation en première instance, toute personne restant innocente tant qu’elle n’est jugée devant un tribunal légalement constitué.
Souvent, avant même que le parquet n’émette son jugement, ou que le juge décide de poursuivre ou de classer définitivement l’affaire qui lui est soumise, la plupart des journalistes condamnent déjà le prévenu. Sa filiation couvre les UNE des journaux ou sites, sa photo largement diffusée. Il est déjà criminalisé. Ce qui conduit souvent à des plaintes pour atteinte à l’honneur et à la dignité, et les risques d’emprisonnement pour l’auteur de l’article incriminé.
Inculquer la culture juridique
C’est contre tous ses abus, souvent dus à l’ignorance des règles de droit et l’absence de toute culture juridique, que cette formation a été conçue et organisée, selon le mot de la présidente du Réseau des femmes journalistes de Mauritanie, Khdeija Mint Moujtaba.
Elle a invité les journalistes à revenir au b-a ba de la profession qui exige avant toute publication, la vérification et le recoupement des faits ainsi que le choix des bonnes sources. La course irréfléchie au scoop et l’usage des fakenews pouvant aboutir à des faits graves de privation de liberté pour les journalistes, a-t-elle rappelé avec insistance.
Les participants ont suivi plusieurs communications, sur la sécurité des journalistes pendant l’exercice de leur profession, justice et presse entre complémentarité et hostilité, l’usage des pages personnelles des journalistes dans les réseaux sociaux, rôle de la justice dans la protection des journalistes, etc.
Ces présentations ont été faites par d’éminents magistrats, avocats et experts de la communication, à l’image du président du Réseau des journalistes mauritaniens, Moussa Ould Bohly, la professeure en journalisme et communication, Saviya Mint Hababa, l’avocat Abdallahi Ould Béchir, entre autres.
La modération de cette série de communications et de présentation a été assurée par le doyen du Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM) Ahmed Taleb Ould Maaloum.
Cheikh Aïdara
Source : Lauthentic.info (Mauritanie) – Le 31 octobre 2024
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