Bien avant les Qataris et les Saoudiens, Mobutu eut la science du sport washing comme on dit aujourd’hui. On sait que le sport lave plus blanc. Et ce n’était pas du luxe, s’agissant du règne mobutiste.
Le match Cassius Clay-Foreman fut un chef-d’œuvre de blanchiment. Oublié le régime de braise. Oublié l’assassinat de Lumumba, érigé en héros national en 1967 par ses assassins. La quintessence du cynisme! Et oyé le puncheur Mobutu dont le double Mokutu
disait sous la plume de Césaire : « j’ai compris une fois pour toutes que l’on ne doit pas attaquer une bête si on n’est pas sûr de la tuer » ou que « les révolutionnaires sont naïfs par ce qu’ils croient en l’homme » C’est dans Une saison au Congo.
C’est qu’à la différence d’un Bokassa, Mobutu ne fut pas une brute épaisse. Du moins pas seulement. Il n’était pas bête et méchant. Juste méchant. Son intelligence des situations est évidente et documentée.
Le métaversien de base a retrouvé un article de l’historien Guillaume Lachenal ( Libération 4 mars 2021) intitulé: Pour en finir avec le décolonialisme à la fac: la méthode Mobutu. Il y est évidemment question de la fameuse « Authenticité » et du recyclage sous cette férule de l’université coloniale Lovanium en UNAZA.
Le rusé Mobutu se payant même le luxe de délocaliser l’enseignement des sciences sociales à Lubumbashi, ex Élisabethville au Shaba, ex Katanga. Pas de bouillon de culture subversive à Kin, ex Léopoldville. Mobutu ou l’art de la diversion, expert ès recyclage. Il faut croire que ses lointains héritiers font pâle figure comme le montre Rémi Carayol dans Le Monde diplomatique de septembre dans un article intitulé En Afrique de l’Ouest, le panafricanisme rime avec « dégagisme ». « Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme «
Tijane BAL pour Kassataya.com
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