
Slate – Il nous est tous arrivé de couper le lien qui nous unissait à l’un de nos amis. Agacement, trahison, dégradation de la communication ou éloignement géographique: les raisons de mettre fin à une amitié sont multiples. Ce genre de situation n’est pas toujours simple à vivre, d’autant que l’art et la recherche ont finalement peu à nous proposer sur ce sujet, qui semble être souvent resté hors des champs d’étude.
Les amitiés ont beau être un moteur dans l’immense majorité de nos existences, l’étude des ruptures amicales semble ne faire que commencer. Dans un article de la BBC, Grace Vieth, chercheuse en psychologie sociale à l’université du Minnesota (États-Unis), en fait l’aveu: «Je pense que les lecteurs seraient surpris d’apprendre que nous commençons tout juste à nous intéresser à la manière dont les amitiés peuvent prendre fin. Il s’agit d’un phénomène très récent, le travail ne fait que commencer.»
Toutes les ruptures d’amitié ne sont pas douloureuses ou dramatiques; parfois le lien peut simplement s’estomper. «Il est important d’accepter et de reconnaître le fait que les ruptures amicales sont naturelles, qu’elles font partie de la vie», précise l’experte. «Ce n’est pas le nombre d’amis qui importe, mais la proximité et la sensibilité que vous avez avec eux.»
En général, selon une étude datant de 1980, le manque de proximité géographique est la raison qui altère le plus les amitiés occasionnelles. Pour les amitiés plus profondes, c’est la baisse du nombre d’interactions et les interférences avec d’autres relations qui contribuent à distendre le lien.
Savoir dire stop
Le genre influe également sur la formation et la rupture des amitiés. Chez les femmes, les amitiés peuvent être multiples mais individuelles, alors que les hommes vont avoir un réseau d’amis plus dense, où chacun connaît tous les autres. De fait, comme les hommes ont tendance à être amis en groupe, leur façon d’entretenir leurs amitiés sera différente de chez les femmes qui, elles, donneront plus d’énergie pour entretenir chaque relation amicale.
Selon Kaitlin Flannery, professeure de psychologie à la State University of New York, c’est sûrement la raison pour laquelle les amitiés féminines peuvent être plus fragiles: «Les femmes ont tendance à attendre plus de loyauté et de soutien émotionnel de la part des membres de leurs cercles amicaux. Suite à une rupture amicale, beaucoup d’entre elles déclarent être plus tristes que les garçons.»
Cependant, il est parfois préférable de ne pas se battre pour une amitié quand celle-ci se détériore. Cette décision mène vers un autre défi délicat, qui consiste à quitter un ami sans le blesser. Beaucoup utilisent une méthode aussi contestée que courante: le «ghosting». Très populaire dans le domaine des relations, c’est un moyen de mettre fin à tout lien en évitant la confrontation.
Repéré sur BBC
Source : Slate (France)
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