Général Diomaye / Par Tijane BAL

Certains, sur les réseaux sociaux, ont moqué Diomaye sanglé dans son treillis, au secours des sinistrés.

L’image peut, en effet, intriguer. Si la présence d’un dirigeant auprès de populations éprouvées se passe de décryptage, le port vestimentaire, les méchants diraient l’accoutrement, en appelle un.

Pourquoi le treillis ? Qu’à voulu souligner Diomaye ? A-t-il simplement cherché à se montrer en chef des armées, à indiquer aux soldats à quoi ils devraient servir en dehors de la parade, à assurer que le pays était sur le pied de guerre contre les effets des inondations et que lui-même était à la tête des troupes ?

Et l’on pense aux images d’archives montrant Sékou Touré en treillis après l’attaque du 22 novembre 1970 ou Mobutu, également en treillis, en 1978 après « Kolwezi » et fanfaronnant : « je viens du front ». Demi-vérite et vraie frime. Sékou Touré en avait profité pour ajouter à son pédigrée le titre de « stratège ». Rien de tel avec Diomaye.

Toutefois, un fil relie, à des décennies de distance, ces images: la volonté de mise en scène. Le regretté Georges Balandier, qui séjourna et travailla au Sénégal, avait mis au jour la propension des pouvoirs politiques à se mettre en scène. « L’État-spectacle » avant l’heure. Cela étant,et sans être un inconditionnel de la présidence bicéphale sénégalaise, le métaversien de service serait plutôt charitable pour Diomaye et son treillis.

Tout bien considéré, un dirigeant qui surjoue la compassion, la proximité et l’empathie reste, et de loin, préférable, à un dirigeant indifférent, qui fait le mort quand ses malheureux concitoyens meurent pour de vrai.

 

 

 

 

Tijane BAL pour Kassataya.com

 

 

 

 

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