Sahara occidental : un projet de « partition » soumis à l’ONU mais rejeté par le Front Polisario

La région est le dernier territoire du continent africain dont le statut postcolonial n’est pas réglé : le Maroc en contrôle plus de 80 % à l’ouest, le Front Polisario moins de 20 % à l’est.

Le Monde – Un projet de « partition » du Sahara occidental, que se disputent depuis un demi-siècle le Maroc et le Front Polisario soutenu par l’Algérie, a été soumis au Conseil de sécurité de l’ONU, mais pour être « catégoriquement » rejeté jeudi 17 octobre par les indépendantistes sahraouis.

Lors d’un conseil à huis clos mercredi soir, l’émissaire des Nations unies pour le Sahara occidental, Staffan de Mistura, a dit avoir, « en toute discrétion, repris et réactivé avec toutes les parties concernées le concept de partition du territoire », selon ses propos non rendus publics et dont l’Agence France-Presse (AFP) a pris connaissance jeudi.

Vaste étendue désertique de 266 000 kilomètres carrés au nord de la Mauritanie, le Sahara occidental est le dernier territoire du continent africain dont le statut postcolonial n’est pas réglé : le Maroc en contrôle plus de 80 % à l’ouest, le Front Polisario moins de 20 % à l’est, le tout étant séparé par un mur de sable et une zone tampon sous contrôle de casques bleus de l’ONU.

Le conflit dans cette région au riche sous-sol minier et aux côtes poissonneuses dure depuis 1975. L’ancienne colonie espagnole est considérée comme un « territoire non autonome » par les Nations unies. Depuis 2007, Rabat propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger, exigent un référendum d’autodétermination prévu par l’ONU lors de la signature, en 1991, d’un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.

Des consultations bloquées

M. de Mistura, diplomate italo-suédois de 77 ans, est depuis trois ans l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, pour ce territoire. Des hostilités de basse intensité ont repris en novembre 2020 entre le Front Polisario et le Maroc à la suite du déploiement de troupes de Rabat dans la zone tampon pour en déloger des indépendantistes.

Ce projet de « partition », a vanté M. de Mistura, « permettrait, d’une part, de créer un Etat indépendant dans la partie sud et, d’autre part, d’intégrer le reste du territoire comme une partie du Maroc sur laquelle sa souveraineté sera reconnue internationalement ». Il a toutefois dit « regretter » que « ni Rabat ni le Front Polisario » n’aient exprimé le moindre « signe de volonté » d’aller plus loin dans les consultations.

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Source : Le Monde  avec AFP

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