La sérénité d’un ÊTRE

Avant tout, il faut rappeler que je suis dans la logique du croisement de la pensée des soufis avec celle des philosophes contemporains. C’est pour cela que certains n’arrivent pas à me situer et souvent à comprendre sur quelle vague je suis en train de surfer sur le plan philosophique. 
Cette méthode de réflexion repose sur les versets (19,20) de la sourate « Rahman ». « Il a donné libre cours aux deux mers pour se rencontrer ; il y a entre elles une barrière qu’elles ne dépassent pas. » L’objectif est de comprendre et de saisir cette barrière entre la pensée des maîtres du soufisme et les autres penseurs qui ne croient pas à la foi. Je considère chacun de ces grands penseurs comme un océan, et par conséquent, ils doivent cohabiter ensemble dans ce bel univers. Après cette petite précision pour lever les équivoques. On peut maintenant aborder la profondeur de la réflexion.
 Est-ce que nous sommes réellement prêts à être des philosophes ?
Je suis de ceux qui pensent que toutes les philosophies ont pour but le bien de l’humanité.
Par conséquent, lorsqu’on décide de faire de la philosophie, c’est pour ÊTRE un HUMANISTE.
Aucune philosophie n’est à la recherche de la liberté totale, mais plutôt d’une liberté absolue. C’est cette liberté qui prouve, selon les enseignements soufis, qu’être philosophe est un état d’esprit et non un discours rationnel, entre autres théories. Raison pour laquelle les soufis pensent qu’il faut être au milieu de l’ÊTRE et de L’EXISTENCE. 
Le philosophe est en sérénité lorsqu’il est perpétuellement en échange avec son ÊTRE.
Il commence à s’inquiéter lorsqu’il est en communication avec son EXISTENCE.
Pour vivre heureux et rester humaniste, le philosophe doit créer un équilibre entre son ÊTRE et sa propre EXISTENCE. Il me semble que la foi est le seul régulateur de cet équilibre parce que la raison a ses propres limites. Certains sont tentés de me demander, qu’est-ce que réellement la foi ?
Et de quelle foi s’agit-il ? Tout ce que je sais, c’est que la foi n’est pas un objet de connaissance, mais un objet de savoir. Puisque la foi est un objet de savoir, et donc ce régulateur peut être assigné à tout type de foi. Par conséquent, être un sage philosophe, c’est garder l’équilibre dans ce fastidieux duel. Pour maîtriser cet équilibre, il faut être capable de faire la distinction entre un objet de savoir et un objet de connaissance. C’est cette distinction qui nous permettrait d’éviter des conflits entre sérénité et inquiétude. C’est ainsi que je vous souhaite une très bonne méditation au confluent de l’ÊTRE et de l’EXISTENCE.
Pour finir, l’histoire de l’évolution de la raison a démontré que la théorie de la raison pure a échoué dans l’exploration de la complexité de l’ÊTRE. Emmanuel Kant (paix à son âme) pense que l’ÊTRE est déterminé comme toutes les autres créatures et qu’il doit sortir de ce déterminisme par le libre arbitre. Mais les soufis pensent que nous sommes déterminés et notre libre arbitre coïncide avec ce déterminisme (c’est l’état d’extase). Mais la solution est de continuer à faire coexister ces deux principes afin de sortir de l’extase, sans abandonner cet état d’extase. Enfin, excusez-moi, n’oubliez surtout pas de suspendre le manteau de votre ÊTRE sur le vide de votre EXISTENCE dans le but d’être un philosophe NU et HUMANISTE au confluent de ces deux océans. 
@Yoo Alla Faabo !
Abdoul Khader GUISSÉ
Consultant en informatique

 

 

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