Israël décidera seul des cibles à frapper en Iran, affirme Netanyahu

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi que son pays déciderait seul des éventuelles cibles à frapper en Iran en représailles à l'attaque aux missiles iranienne, après des appels du président américain Joe Biden à épargner les sites pétroliers et nucléaires.

Courrier international  – Alors que les dirigeants israéliens disent préparer la riposte à l’Iran, leur armée poursuit sans répit ses offensives contre le Hezbollah au Liban et le Hamas palestinien à Gaza, deux alliés de Téhéran.

« Nous écoutons les opinions des Etats-Unis, mais nous prendrons nos décisions finales en fonction de notre intérêt national », a indiqué Benjamin Netanyahu, après des informations du Washington Post selon lesquelles il a dit à M. Biden qu’il envisageait de frapper l’armée iranienne lors d’une conversation téléphonique la semaine dernière.

M. Biden avait précédemment dit son opposition à des frappes contre des installations nucléaires ou pétrolières iraniennes.

L’Iran, qui répète être prêt à se « défendre » face à son ennemi juré, a affirmé avoir lancé le 1er octobre des missiles contre Israël pour venger la mort du général iranien Abbas Nilforoushan et du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah, tués le 27 septembre dans une frappe israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth.

 

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Une colonne de fumée s’élève du site d’une frappe aérienne israélienne dans le village de Taybeh, dans le sud du Liban, le 15 octobre 2024

 

Mardi, les funérailles d’Abbas Nilforoushan ont été organisées à Téhéran. Devant une foule brandissant drapeaux iraniens, palestiniens et du Hezbollah, le commandant iranien Esmaïl Qaani est réapparu en public, après que des médias avaient affirmé qu’il avait été la cible de frappes israéliennes le 4 octobre dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

« Nuit violente »

 

AFP

Une statue du saint chrétien du XIXe siècle, Saint Charbel, au milieu des décombres après une frappe israélienne sur le village d’Aïto, dans le nord du Liban, le 15 octobre 2024

 

Après près d’un an d’échanges de tirs avec le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise et après avoir affaibli le Hamas, l’armée israélienne a déplacé mi-septembre le front de la guerre au Liban: elle y a intensifié ses frappes aériennes contre les fiefs du mouvement chiite et lancé une offensive terrestre le 30 septembre dans le sud du Liban.

Le Premier ministre libanais Najib Mikati a indiqué à l’AFP qu’Israël menait de « brèves incursions » dans le sud, ajoutant que son pays était prêt à augmenter les effectifs de l’armée dans cette région frontalière du nord d’Israël, « en cas de cessez-le-feu ».

M. Mikati a ajouté que le contrôle à l’aéroport international de Beyrouth avait été renforcé pour « ôter tout prétexte » de le bombarder à Israël.

L’armée israélienne a accusé l’Iran de chercher à livrer des armes au Hezbollah via cet aéroport et affirmé qu’elle déjouerait ces tentatives. Les autorités libanaises ont démenti ces accusations.

De son côté, l’ONU a réclamé une enquête sur une frappe israélienne lundi dans le village chrétien d’Aïto (nord) qui a fait, selon elle, 22 morts dont 12 femmes et deux enfants.

Israël affirme vouloir éloigner le Hezbollah des régions frontalières dans le sud du Liban et faire cesser ses tirs de roquettes afin de permettre le retour dans le nord d’Israël des quelque 60.000 habitants déplacés.

Mardi, l’armée israélienne a lancé de nouvelles frappes dans la région de la Békaa (est), mettant hors service un hôpital à Baalbeck, et dans le sud du pays, selon l’Agence nationale officielle libanaise ANI.

« C’était une nuit violente à Baalbeck, nous n’en avons pas connu de semblable depuis la guerre de 2006 » entre Israël et le Hezbollah, témoigne Nidal al-Solh, 50 ans, alors que les décombres fument encore dans la ville.

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Jérusalem (AFP)

Source : Courrier international (France)

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