Le Figaro – Les trois économistes succèdent à l’Américaine Claudia Goldin, primée en 2023. Ils sont récompensés pour leurs travaux sur le rôle des institutions dans la prospérité économique.
Le prix Nobel d’économie 2025 a été décerné ce lundi à trois chercheurs établis aux États-Unis : Daron Acemoglu (MIT) , Simon Johnson (MIT) et James A. Robinson (Université de Chicago). Le trio a dédié ses travaux de recherche aux inégalités entre les nations. Ils ont tenté d’expliquer les raisons pour lesquelles certains pays connaissaient des trajectoires très prospères pendant que d’autres sombraient. Selon leurs travaux, cette divergence s’explique par le rôle crucial des institutions politiques et sociales. Pour simplifier, la démocratie favorise la croissance.
Afin de mesurer précisément ce rôle des institutions dans le développement économique des Nations, les économistes ont étudié les différentes stratégies mises en place par les États européens, lors des vagues de colonisation depuis le XVIème siècle. Les colons ont ainsi eu tendance à s’implanter en plus petit nombre dans des pays à forte densité de population, car la cohabitation avec les peuples locaux leur semblait difficile. Dans ces cas, les Européens ont instauré des mécanismes d’exploitations des ressources, comme de la force de travail, souvent très brutaux.
A contrario dans les colonies moins peuplées, les Européens se sont installés en masse. Afin d’organiser ces nouvelles villes et de continuer à attirer des colons, ont été mis en place localement des institutions non pas démocratiques, mais du moins plus ou moins représentatives. Il y a 500 ans ainsi, les Aztèques du Mexique étaient nettement plus prospères que les peuples d’Amérique du Nord, qui bénéficièrent de ce traitement. La colonisation a inversé la donne.
Bestseller du New York Times
Le nom de Daron Acemoglu, 57 ans, revenait fréquemment ces dernières années pour un prix Nobel. Ce professeur d’origine turque avait déjà reçu en 2005 la médaille John Bates Clark de l’Association américaine d’économie, décernée à l’économiste américain de moins de 40 ans le plus influent. Il raconte avoir mûri son envie de travailler sur les réglementations lors d’une nuit en prison à Istanbul, où l’avait mené l’habitude de conduire sans permis.
Acemoglu travaille depuis les années 1990 avec James A. Robinson sur les tensions et interactions entre les forces politiques, les institutions et la croissance économique. Ensemble, ils ont publié en 2012 un des grandes classiques de la littérature économique de ces dernières années : Why Nation Fail ? , qui a figuré sur la liste des best-sellers du New York Times en 2012. Il a été traduit trois ans plus tard en français sous le titre de Prospérité, puissance et pauvreté : Pourquoi certains pays réussissent mieux que d’autres.
Source : Le Figaro (France)
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