La réaction du doyen Samba Diouldé Thiam, ancien député à l’assemblée nationale du Sénégal et militant de nos langues nationales à l’article [Langue, culture et développement : naviguer dans le dilemme éducatif de la Mauritanie] de notre compatriote Toka DIAGANA.
Toka DIAGANA a signé son papier pour que les maîtres de la Mauritanie lui adressent leurs félicitations, en attendant que vienne la rémunération de l’éminent service rendu. À mon tour je signe mon billet.
De son indépendance à maintenant la Mauritanie a bridé les langues des Négro-mauritaniens et elle n’a pas fait avancer le développement économique et l’équité. Elle poursuit dans la même direction et Toka n’est qu’un porteur d’eau.
Si l’on suppose que les Haratines ont l’arabe pour langue, alors pourquoi ne sont-ils pas au même niveau ou plus de représentation dans la direction de l’état, de l’armée et de l’économie que les » Arabes » ? La réponse simple est que la langue arabe est celle de leurs maîtres, au sens d’objets possédés.
Les objets possédés n’ont pas le même statut que leurs possesseurs. Toka est intelligent et bien cultivé, mais il n’a pas compris ce qui précède. D’ailleurs il ne voit pas les Haratines et leurs problèmes. Peut-être même que les Haratines n’existent tout simplement pas comme fait social, voire sociétal, tout simplement parce qu’ils sont des » objets possédés « .
Il va de soi que si le gommage des Haratines de l’espace public mauritanien est acté, les autres, les Négro-mauritaniens sont le boulet des » Arabes « . Il y’ a un puissant courant de pensée International qui travaille depuis toujours à déssoucher les laissers pour compte du profit, pour les transformer en bohèmiens sans terres et sans racines et donc sans attaches. Quand les attaches, à savoir la langue, la culture, le terroir et la foi, sont à terre, les chasseurs de profits sont à la fête et durablement.
Et pour en arrêter là l’échange avec Toka DIAGANA, il sait de science certaine que tous ceux qui subissent la tyranie des grandes langues internationales n’ont pas renoncé à leurs langues maternelles, à travers lesquelles ils accèdent à ces langues là. Il nous propose de couper nos racines ni moins ni plus. Et s’il été tenté d’ignorer mes remarques parce que cela ne me regarderait pas, n’étant pas de son pays, alors je le plains.
Il pose un problème sénégalais, ivoirien, congolais, tout bonnement africain, voire mondial et il se fâcherait, voyons cher frère des langues à enterrer, non, reviens à la raison et reprends ta rédaction ! Ton accès à une langue internationale n’est pas le fait du Saint Esprit !
Avec mes amitiés et sans rancune, en attendant une rencontre.
Samba Diouldé THIAM Ancien député de l’assemblée nationale du Sénégal
(Reçu à Kassataya.com le 11 octobre 2024)
Suggestion Kassataya.com :
Langue, culture et développement : naviguer dans le dilemme éducatif de la Mauritanie
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