Israël mène des opérations terrestres dans le sud du Liban

L’Etat hébreu affirme que ses opérations sont « limitées ». Néanmoins, de violents combats l’opposeraient au Hezbollah.

Le Monde – Il n’y a plus de formules équivoques ni même de doutes : Israël est entré, dans la nuit de lundi 30 septembre à mardi 1er octobre dans une seconde guerre, au Liban, après celle entamée à Gaza au lendemain de l’attaque meurtrière du Hamas, le 7 octobre 2023. L’armée israélienne décrit, dans des communiqués, des opérations terrestres au Liban sud « limitées, localisées et ciblées », et destinées à viser des « cibles et des infrastructures » du Hezbollah. Mardi matin, l’armée israélienne a fait état de « violents combats » avec le Hezbollah.

 

Le parti chiite libanais a, de son côté, déclaré avoir visé des « mouvements de soldats ennemis » dans deux localités israéliennes – Metoula et à Avivim – « avec des tirs d’artillerie », et tiré des roquettes sur un « rassemblement » de troupes israéliennes dans la même zone, située dans le nord d’Israël à la frontière avec le Liban. Le Liban fait face à « l’une des phases les plus dangereuses de son histoire », a déclaré mardi le premier ministre libanais, Najib Mikati.

Est engagée, officiellement, côté israélien, la 98e division. Celle-ci avait été retirée fin août de Gaza après des mois de guerre dans l’enclave. D’autres renforts devraient arriver sur le front nord, notamment deux brigades de réservistes récemment mobilisées.

Soutien des Etats-Unis

Les opérations, selon la terminologie israélienne, n’ont été déclenchées que pour détruire des installations du Hezbollah proches de la « ligne bleue », la frontière tracée par l’ONU entre le nord d’Israël et le Liban. Le « but de guerre » ajouté par le gouvernement le 16 août, à ceux déjà en vigueur à Gaza prévoit le « retour en sécurité des déplacés du Nord », 60 000 évacués d’une bande de 5 kilomètres courant tout le long de la frontière, côté israélien. Kibboutz et coopératives agricoles ont été vidés de leurs habitants, en octobre 2023, quand l’armée redoutait une opération commando des forces d’élite Radwan du Hezbollah, alors très présentes dans la zone.

Les Etats-Unis n’ont pas marqué d’opposition franche à une entrée en guerre, qui risque pourtant de s’étendre aux pays de la région, alliés de l’Iran. Joe Biden se disant « inquiet », avait appelé, lundi, à un cessez-le-feu. Malgré ces réserves, le secrétaire à la défense, Lloyd Austin, a assuré, lors d’une conversation téléphonique avec son homologue israélien, Yoav Gallant, qui porte le projet de cette guerre depuis un an, que les Etats-Unis « soutiennent l’opération », et adhèrent à l’intention déclarée d’Israël de « démanteler des infrastructures d’attaques afin d’assurer que le Hezbollah libanais ne puisse mener une attaque dans le genre du 7-Octobre sur les communautés israéliennes du Nord ».

Le cadre affiché des opérations terrestres est donc restreint. Sera-t-il tenu ? Une source officielle au sein de l’armée reconnaissait au printemps qu’« une opération [israélienne], définie comme géographiquement limitée au Liban, est impossible. Si [l’armée israélienne] entre, [elle] doit se préparer à une guerre qui pourrait, par paliers successifs, même s’ils ne sont pas souhaités, [la] porter beaucoup plus loin ».

Des plans de l’armée israélienne prévoyant depuis le printemps une possible phase terrestre, aujourd’hui en cours, anticipaient qu’un contingent pourrait être basé le long de la frontière, tandis que des groupes mobiles lanceraient des opérations coup de poing afin d’atteindre et de détruire les stocks d’armes (missiles et roquettes) du Hezbollah installés en profondeur, échappant aux frappes aériennes.

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 (Jérusalem, correspondant) et  (Beyrouth,

Source : Le Monde

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