Courrier international – Une source proche de la formation islamiste a indiqué que Nasrallah était indemne. Mais près de 14 heures après la frappe, le Hezbollah n’avait toujours fait aucune annonce officielle.
Les bombardements se sont poursuivis toute la nuit, visant une grande partie de la banlieue sud, et se sont arrêtés au lever du jour. Samedi matin, d’épaisses colonnes de fumée s’élevaient encore dans le ciel, selon des journalistes de l’AFP sur place.
Des centaines de personnes ayant fui leurs domiciles, souvent à la suite d’un message de l’armée israélienne envoyé avant les frappes, ont passé la nuit à la belle étoile. Les correspondants de l’AFP ont vu des familles entières assises à même le sol toute la nuit dans le centre de Beyrouth ou sur la corniche du bord de mer.
« Ils nous ont demandé de quitter notre maison pendant la nuit », a raconté Rihab Nassif, une habitante d’un quartier populaire de la banlieue sud, avant d’éclater en sanglots.
« Ma voisine et moi sommes descendues et nous avons commencé à marcher » vers Beyrouth, a-t-elle ajouté. « Quand nous sommes arrivées près de l’aéroport, les bombardements ont commencé ».
« On ne savait pas où aller, on s’est dit qu’on attendrait que le soleil se lève pour décider quoi faire », dit-elle à l’AFP près d’une église du centre de Beyrouth.
Sur Telegram, l’armée israélienne a dit avoir mené dans la nuit de vendredi à samedi de nouvelles frappes dans la région de Beyrouth visant des immeubles civils abritant, selon elle, des dépôts d’armes, des fabriques de munitions et des centres de commandement du Hezbollah.
Le mouvement islamiste a démenti des « allégations » d’Israël sur la présence de dépôts d’armes dans les immeubles d’habitation.
Israël avait indiqué plus tôt avoir bombardé dans ce secteur le « quartier général » du Hezbollah.
Nasrallah visé
Le chef du Hezbollah était visé par cette frappe, selon plusieurs télévisions israéliennes. Hassan Nasrallah « va bien », a toutefois assuré une source proche du mouvement sous le couvert de l’anonymat.
« Nous sommes encore en train de vérifier les résultats de l’attaque contre le quartier général central du Hezbollah », a déclaré lors d’un point de presse vendredi soir le porte-parole de l’armée israélienne, le général Daniel Hagari. « Nous communiquerons dès que nous saurons. Nous savons que notre attaque a été très précise », a-t-il ajouté.
Le raid, d’une puissance énorme, a eu lieu à 15H30 GMT dans un quartier densément peuplé. Il a fait au moins six morts et 91 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
Selon une source proche du Hezbollah, six immeubles ont été totalement détruits, soulevés par d’énormes explosions qui ont provoqué d’épaisses colonnes de fumée et creusé de larges cratères, semant la panique parmi les habitants.
Hassan Nasrallah, 64 ans, apparaît rarement en public et son lieu de résidence est tenu secret. Il prononce toutefois régulièrement des discours retransmis en direct et reçoit souvent des visiteurs. Cet homme de religion fait l’objet d’un véritable culte de la personnalité au Liban, dont il est l’homme le plus puissant.
Le ministère de la Santé libanais a annoncé samedi que tous les hôpitaux des zones bombardés dans la nuit allaient être évacués « en raison de l’agression » israélienne. Il a demandé les hôpitaux des autres secteurs « à cesser de recevoir des cas non urgents jusqu’à la fin de la semaine prochaine, pour faire de la place à l’accueil des patients des hôpitaux de la banlieue sud de Beyrouth ».
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L’armée israélienne a en outre affirmé samedi sur Telegram avoir tué dans une autre attaque aérienne le commandant d’une unité de missiles du mouvement et son adjoint dans le sud du Liban. « D’autres commandants du Hezbollah et terroristes ont été éliminés en même temps qu’eux », a-t-elle ajouté.
L’armée israélienne avait indiqué plus tôt dans la nuit que son aviation survolait les environs de l’aéroport de la capitale, pour empêcher l’Iran d’y faire atterrir des cargaisons d’armes destinées au Hezbollah.
Elle a aussi annoncé des frappes contre des cibles du Hezbollah dans la région de Tyr (sud) et dans celle de la Bekaa (est), un autre fief du mouvement.
Beyrouth (Liban) (AFP)
Source : Courrier international (France)
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