On dit que l’actualité révèle les tempéraments. L’adversité aussi.
À la tête de l’Unesco, Amadou Mahtar Mbow dût faire face à celle, implacable, de l’administration Reagan lui reprochant tous les péchés et tout particulièrement celui de faire de l’Unesco une tribune anti-occidentale.
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Les républicains US ne furent jamais des adeptes du multilatéralisme. Leur croisade contre Mbow, sa personne, sa gestion, les orientations qu’il entendait insuffler à l’Unesco, prirent un tour singulier. Douteux.
Au point que les Occidentaux, Français en tête dont le pays abrite l’organisation, en étaient gênés sans en pouvoir mais. L’oncle Sam voulait la peau du Sénégalais dont les appels au nouvel ordre de l’information et/ou à la décolonisation de celle-ci les horripilait.Jamais Mbbow n’invoqua ce qui, de plus en plus, semblait une évidence : la dimension raciale.
La dignité du petit chose face à Gulliver impressionna bien au-delà des soutiens africains et tiers-mondistes. La classe et la résilience avant la vogue de ce mot. Pour le reste, ce serait une banalité que de rappeler la figure de l’historien, de l’homme de culture, du politique, de l’honnête homme que fut Mbow.
Un de ces hommes qui, à l’image de Léopold Senghor, fit d’un pays longtemps sans richesses naturelles considérables, un pays prestigieux, un aimant de la culture et de ceux qui œuvrent à sa promotion. Qu’il repose en paix, le grand témoin.
Tijane BAL pour Kassataya.com
