Ousmane Diagana : « La Mauritanie doit consolider les acquis en éliminant les goulots d’étranglement »

Afrimag – Le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale, Ousmane Diagana, et le Vice-président de la Société Financière Internationale (SFI) pour l’Afrique, Sérgio Pimenta, ont effectué une visite en Mauritanie du 9 au 11 septembre 2024. Cette visite vise à réaffirmer l’engagement du Groupe de la Banque mondiale à soutenir les priorités de développement économique et social de la Mauritanie

A la fin de leur mission, les deux hauts responsables ont tenu un point de presse au cours duquel AFRIMAG a posé la question suivante à M. Diagana : La Mauritanie, souvent citée en exemple en matière de sécurité au Sahel, peut-elle également être considérée comme un modèle de réussite en termes de développement économique ? Quelles sont les priorités actuelles du Groupe de la Banque mondiale au sein d’un portefeuille de près d’1 milliard de dollars US accordé à la Mauritanie ?

Pour le Vice-président de la Banque mondiale, «ce n’est pas à la Banque mondiale de faire le classement ou la catégorisation des pays en les considérant comme «bons» ou «mauvais.» Cela revient aux populations elles-mêmes de juger des performances de leurs pays en fonction des réponses qu’ils apportent à leurs attentes.

Ceci dit, en ce qui concerne la Mauritanie, et dans le cadre de notre coopération, nous constatons effectivement que sur les dernières années, que le taux de croissance a été robuste. En moyenne, il se situe autour de 6%. C’est un bon indicateur dans une période qui a été marquée par de nombreuses crises, souvent liées à des chocs exogènes. Vous avez parlé justement de la situation dans la zone du Sahel. Il y a également la guerre russo-ukrainienne qui a impacté le coût de la vie des populations dans plusieurs pays et, il y a évidemment les changements climatiques.

Plaidoyer pour une croissance vertueuse en Mauritanie

La croissance pour qu’elle ait un réel impact sur la vie des populations, doit permettre la création des emplois et l’amélioration des services dans le pays. Aussi, il faudrait en même temps qu’elle puisse permettre  à  ceux qui doivent aller à l’école y aillent, y restent et acquièrent les connaissances nécessaires.

Donc, à l’avenir, et je pense que la Mauritanie est consciente de cela, il faut créer les conditions d’une inclusivité plus forte pour que le ressenti des populations par rapport à ces indicateurs macroéconomiques soit beaucoup plus visible.

Le portefeuille de la Banque mondiale

La Mauritanie a connu par le passé des taux de décaissement faibles ; elle s’y est attaquée et, aujourd’hui, elle fait partie effectivement des pays où le taux de décaissement dépasse le seuil fixé par la Banque mondiale. Pour cette année, par exemple, c’est 27% de taux de décaissement qui, traduit en montant, correspond à plus de 380 millions de dollars US, soit environ 15 103 165 071 MRU. Et ce n’est pas qu’un chiffre.

Derrière le taux de décaissement, il y a la construction des routes, des écoles et des infrastructures sanitaires, l’acquisition des médicaments et des matériels pédagogiques, etc. Evidemment, que ceci est important pour un pays comme la Mauritanie dans la création de l’emploi.

Il faut, certainement, consolider ces acquis et la meilleure façon de le faire consiste en l’élimination des goulots d’étranglement qui empêchent la bonne répartition des revenus via la création de richesse au niveau national.

Créer un cadre propice aux investissements

Le portefeuille actuel du Groupe de la Banque mondiale en Mauritanie est d’environ 1 milliard de dollars US, réparti presque équitablement entre les opérations nationales, représentant un engagement total de 443,5 millions de dollars US, et les opérations régionales, pour un montant total de 447 millions de dollars US. La Société Financière Internationale continue de considérablement augmenter son engagement en Mauritanie avec des investissements totalisant 929 millions de dollarsUS (y compris la mobilisation) au cours de ses deux dernières années.
Sergio Pimenta, Vice-président de la Société Financière Internationale (SFI) pour l’Afrique et Ousmane Diagana

Tout le monde sait, par exemple, qu’en matière des marchés publics, la Mauritanie peut faire mieux. Et là, dans le cadre de la présentation de la politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Moctar Ould Diay, nous a demandé une assistance technique. Il faut aussi créer un cadre beaucoup plus propice aux investissements, privés en particuliers, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Ceci demande que le pays ait un code des investissements beaucoup plus attractif et que d’autres réformes facilitant l’accès aux services de base comme l’électricité soient mises en œuvre le plus rapidement possible.

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Mohamed Sneïba

Correspondant Permanent – Nouakchott

 

 

 

 

 

Source : Afrimag

 

 

 

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