Le 360.ma – Vidéo – Au Mali, rares sont les femmes qui ne soient pas membres d’au moins une tontine. Une forme d’épargne collective qui leur permet d’échapper aux crédits bancaires et de se constituer un capital qui leur est propre.
Entre membres de la même familles, collègues, voisines, amies… beaucoup de femmes se réunissent régulièrement autour d’une théière. Ces retrouvailles, en moyenne une fois pas mois, leur permettent de passer en revue les soucis des unes et des autres, proposer les solutions les plus efficaces et surtout pour verser le montant convenu de la tontine. Une somme qui sera donnée à chacune d’entre elles à tour de rôle.
Le montant des cotisations des tontines varie de 1.000 (1,52 euro) à 25.000 fcfa (38 euros), voir même 100.000 (153 euros). Selon le choix des cotisantes, le versement se fait une fois par semaine ou par mois, voire même plus.
Rarement, des hommes intègrent ces cotisations réservées aux femmes. Une fois l’argent en poche, les membres d’une tontine le servent à financer des activité rémunératrices ou alors pour se lancer dans l’auto-construction d’une maison.
Cette forme de capitalisation sociale, qui tire son nom de Lorenzo Tonti, un banquier italien qui proposa en 1653 ce dispositif de levée de fonds, est également un moyen de contourner le système bancaire, synonyme d’intérêts et de charges qu’elles ne pourraient supporter. La religion, qui interdit les prêts usuraires, n’est pas étrangère à ce choix de la tontine.
Selon la Banque mondiale, l’accès aux services financiers a progressé entre 2017 et 2021 au Mali, passant de 38 à 44 % de la population estimée en 2022 à 22 millions d’habitants. Le recensement de 2022 indique que 49,7% de la population sont de femmes.
Une étude publiée par cette institution indique que 63 % des femmes mariées décident seules de l’utilisation des revenus de leur emploi principal (contre 73 % des hommes mariés).
Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)