Mauritanie : un département pour les langues nationales à Radio-Mauritanie ne change pas la grille des programmes 

La décision du nouveau patron de la Radio nationale de faire du service des LN (pulaar, soninké et ouolof) un département est considéré par les observateurs comme un petit pas pour augmenter le temps d’antenne consacré à ces langues. Ce saut quantitatif ne change en rien la suprématie de l’arabe qui relègue au bas de l’échelle les langues nationales. 

En dotant les langues nationales (pulaar, soninké et ouolof) d’un département, le nouveau directeur général de Radio-Mauritanie comble un vide structurel après 64 ans de mise à l’écart de ces langues regroupées dans un petit service. Ce changement quantitatif n’est pas pour autant qualitatif même si le temps d’antenne est en nette hausse par rapport à plus de 6 décennies de ghetto. Le mérite du nouveau patron de la radio c’est sa constance à faire progresser les langues nationales après avoir ouvert un département à l’Ecole Nationale d’Administration de la Magistrature et du journaliste quand il était directeur.

La question fondamentale réside dans la politique culturelle mise en œuvre depuis 1960. Ould Ghazouani est en train de parachever le processus d’arabisation en Mauritanie. Un département des LN ne signifie pas une officialisation de ces langues sans laquelle il est impossible de les promouvoir et de les introduire dans le système éducatif. Ce n’est pas étonnant que le déficit de la diversité culturelle au sein des médias publics et privés pénalise les négro-africains. Il est urgent pour Ould Diay de corriger cette injustice qui frappe une partie des Mauritaniens.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 05 septembre 2024)

 

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