Courrier international – Une affiche de campagne stylisée signée Shepard Fairey, Beyoncé qui passe en boucle, des gifs aux couleurs de l’arc-en-ciel… Cela vous rappelle quelque chose ? C’est que vous avez sûrement vécu durant cette période si particulière du “Obamacore”, marquée par un imaginaire “coloré, kitsch, voire embarrassant”, mais résolument optimiste, s’amuse le New York Magazine.
Elle avait débuté avec une candidature inédite : celle d’un homme qui “redonnait espoir et envie”. À l’époque, les foules criaient “Yes we can !” (“oui, nous le pouvons !”, le slogan de campagne de Barack Obama).
Une impression de déjà-vu
L’extase de vivre “l’avènement du premier président noir américain” s’est à peine dissipée au cours de ses deux mandats à la Maison-Blanche − de 2009 à 2017 −, et ce malgré les failles et les ratés d’Obama, note l’article.
Cette époque était celle de “la croyance en une ascension sociale” à tous les niveaux, très visible dans le monde culturel. Les séries avaient enfin des protagonistes non blancs, les paroles des tubes pop étaient toujours plus “subversives” (à la Lady Gaga ou Miley Cyrus), et des “essais autour de la notion d’identité” étaient écrits par centaines, décrit le New York Magazine dans un autre article consacré aux “cent legs culturels symboliques de cette période”.
Tout cela semblait encore mort et enterré à la mi-juillet, lorsque “le pays se dirigeait d’un pas de zombie sur la voie de l’autocratie” avec Donald Trump comme favori face à Joe Biden. Jusqu’à ce que “la désignation de Kamala Harris change la donne”, poursuit l’article.
Depuis qu’elle a été propulsée sur le devant de la scène, des pancartes “Madame la présidente” sur le thème de Barbie ont poussé sur les pelouses, les sororités noires dansent, et les mèmes sur les fous rires de la candidate inondent la Toile.
Il y a comme “une impression de déjà-vu”, affirme USA Today, pour qui il est “inévitable de faire le lien” entre l’ascension d’Obama à l’époque et “la quête de Kamala Harris pour devenir la première femme de couleur élue à la Maison-Blanche”. Le quotidien énumère les points communs entre les deux campagnes : “le vote des jeunes”, “la taille des foules”, mais aussi “la présence massive sur les réseaux sociaux”, avec un accent mis sur l’humour et la modernité.
“Barack et Michelle Obama ne demandent pas mieux que d’injecter une dose d’esprit de 2008 à la campagne de Kamala Harris”, estime aussi The Washington Post. Et, de fait, le “couple démocrate le plus populaire du pays” a chanté les louanges de la candidate à l’occasion de la convention nationale démocrate du mois d’août à Chicago, note le quotidien de la capitale fédérale.
De nouvelles batailles à mener
Pour autant, le discours d’Obama à la convention a montré “à quel point les choses ont changé”, nuance le site de la chaîne d’information MSNBC.
Chloé Boyer
Source : Courrier international – (France)
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com