France – Les immigrés africains connaissent plus souvent un «déclassement» professionnel que ceux venus d’Asie ou d’Europe

Dans une étude publiée ce jeudi 29 août, l’Insee revient sur les mobilités professionnelles des arrivants sur le territoire hexagonal depuis l’Afrique.

Le Figaro – Recommencer une nouvelle vie dans un nouveau pays peut être synonyme de «déclassement» brutal pour un travailleur, et tout particulièrement lorsqu’il vient d’Afrique : c’est la conclusion d’un rapport publié ce jeudi 29 août par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Dans ce travail, qui participe d’un ensemble d’études sur l’immigration publiées le même jour, les statisticiens nationaux mettent en lumière les trajectoires professionnelles des immigrés nés en Afrique et arrivés en France.

«La migration constitue une rupture professionnelle», note tout d’abord l’Insee. Et celle-ci peut être synonyme de recul socio-économique marqué. Selon les chiffres récoltés par l’institut, près d’un tiers des immigrés salariés d’origine africaine estime occuper un emploi en deçà de leurs compétences. Dans les faits, 26% d’entre eux occupent un travail moins qualifié que le dernier emploi dans leur région d’origine. 62% ne voient aucun changement, et 13% seulement suivent une mobilité ascendante. De même, 29% des immigrés africains occupaient en 2020 des postes de cadre ou de profession intermédiaire avant d’arriver dans l’Hexagone. Une fois installés, seuls 21% d’entre eux travaillaient dans ces catégories socioprofessionnelles.

«Avoir un diplôme du supérieur ne prémunit pas contre un risque de mobilité professionnelle descendante, notamment lorsque celui-ci n’est pas reconnu en France, note également l’institut. La non-reconnaissance de certains diplômes obtenus à l’étranger peut contraindre des personnes qui occupaient des postes qualifiés dans leur pays d’origine à accepter des postes moins qualifiés en France.»

La grande majorité des arrivants venus d’Afrique travaillent à des postes d’employés ou d’ouvriers. Selon une étude menée en 2017 pas le ministère du Travail, les immigrés occupent un emploi sur dix en France. Ils représentaient 38,8% des employés de maison, 28,4% des agents de gardiennage ou de sécurité et 27% des ouvriers non qualifiés du BTP. «Leur travail les expose à de fortes contraintes physiques, remarque le ministère dans son rapport. Les contrats courts (CDD, intérim) y sont très élevés (31 % contre 18 % en moyenne).»

Un sentiment de «déclassement» particulièrement présent chez les immigrés africains

Par ailleurs, le constat d’un «déclassement» est particulièrement vrai pour les immigrés nés en Afrique, notent les statisticiens nationaux. «32% d’entre eux estiment connaître une telle situation de déclassement, contre 26% de ceux nés en Europe, en Asie, en Amérique ou en Océanie», ainsi. Ce constat reste d’actualité plusieurs années après leur arrivée sur le sol français.

«En se restreignant aux immigrés présents depuis plus de 15 ans, 30% de ceux originaires d’Afrique déclarent encore qu’ils se sentent déclassés, contre 24% de ceux d’Europe et 22% de ceux d’Asie», par exemple. Les immigrés africains sont aussi plus souvent cantonnés à des postes moins qualifiés que ceux qu’ils occupaient avant leur départ. 26% d’entre eux se retrouvent dans cette situation, contre 20% pour les immigrés nés en Europe et 23% de ceux nés en Asie, relève l’Insee.

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Source : Le Figaro (France)

 

 

 

 

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