Mauritanie : le professeur Ely Mohamed pointe un cannibalisme économique de l’Etat 

Un professeur mauritanien s’interroge cette semaine dans une tribune sur le cannibalisme de l’Etat mauritanien à visage économique. Ely Mohamed pointe un pays surendetté héréditairement, esclave économiquement et humainement insignifiant et socialement misérable.

Ce sentiment de cannibalisme économique est partagé par les observateurs. Les Mauritaniens sont encore plus pauvres aujourd’hui et demain ils seront encore plus pauvres. La Mauritanie est un pays surendetté avec une dette publique qui dépasse les 70 pour cent du PIB estimée à plus de 7 milliards de dollars. Le pessimisme du professeur Ely réside dans l’épuisement des ressources actuellement exploitées, le fer, le gaz, le pétrole et la pêche.

Quand on sait que le revenu national brut provient à 90 pour cent de l’exploitation de ces ressources, la perspective d’ici 2030 est sombre. C’est le président Ould Ghazouani qui avait constaté lui-même que les rues de la capitale sont peuplées d’enfants et de vieillards mendiants. Les hôpitaux aujourd’hui sont des mouroirs ainsi que les routes nationales et les commissariats de police. Les populations rurales et urbaines meurent de soif et vivent dans l’obscurité.

En réalité, les Mauritaniens vivent dans l’attente de messies pour sortir de la pauvreté. Quand le professeur pointe un commerce tout orienté vers l’enrichissement personnel, une absence de laboratoires de recherche encore moins un savoir-faire technologique exporté, l’inexistence d’un tissu industriel, la Mauritanie est loin d’être un pays moderne et que la chance de survie des générations futures est mince.

L’absence de jeunesse, de conscience civile, de citoyenneté exacerbée par les régimes successifs depuis 1978 a fait disparaître l’Etat au profit de la tribu. Et le professeur Ely de s’interroger si l’Etat mauritanien n’est-il pas en train de manger ses enfants ? Une forme de cannibalisme à visage économique.

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 14 août 2024)

 

 

 

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