Route des Canaries : deux corps retrouvés dans une embarcation au large du Maroc

Info Migrants  – Deux corps sans vie ont été retrouvés dans une pirogue par la Marine marocaine lors d’une opération de sauvetage, dimanche, au large de Dakhla. Les autres passagers de l’embarcation, 66 personnes d’origine subsaharienne, ont pu être secourues.

 

Nouvelle tragédie dans l’Atlantique. Dimanche 11 août, la Marine marocaine a découvert deux cadavres dans une pirogue lors d’une opération de sauvetage au large de Dakhla. Soixante-six passagers, tous d’origine subsaharienne, ont tout de même pu être secourus et transférés au port de la ville.

Les deux corps ont quant à eux été transférés à l’hôpital Hassan II de la ville, indique un communiqué des Forces armées royales (FAR).

Les sauvetages à cet endroit sont réguliers. Le 4 août, une frégate de la Marine royale a intercepté une pirogue avec à son bord 59 personnes d’Afrique subsaharienne. Les exilés ont reçu à bord les soins nécessaires avant d’être conduits au port de Dakhla, à 229 km de là. Au port, ils ont été confiés à la Gendarmerie royale pour les procédures administratives d’usage, avait affirmé les autorités.

Mi-juillet encore, la Marine était intervenue en mer pour porter secours à près de 200 migrants dont la pirogue avait chaviré au large de Dakhla, d’après le Consulat général du Sénégal basé dans la ville. Une dizaine de passagers, blessés, avaient été pris en charge par les autorités sanitaires marocaines. L’embarcation avait quitté la Gambie le 2 juillet.

Plus de 4 800 morts en cinq mois

 

Les eaux marocaines se trouvent sur la route migratoire des Canaries, empruntée chaque année par de nombreux candidats à l’exil. Certains partent des côtes sud du Maroc, mais avec la multiplication des effectifs policiers dans la zone, beaucoup entament leur dangereux périple à des milliers de kilomètres plus loin, depuis le Sénégal ou la Gambie.

Depuis le début de l’année 2024, près 21 500 personnes ont débarqué dans l’archipel espagnol après des jours, voire des semaines, en mer, contre 8 508 à la même période l’année dernière. Le 8 août par exemple, plusieurs opérations de sauvetage ont eu lieu au large de Grande Canarie. Au total ce jour-là, 144 exilés ont été débarqués dans l’archipel espagnol après une opération d’assistance.

Nombre de migrants en revanche n’arrivent jamais à destination. Au total, plus de 4 800 ont péri au cours des cinq premiers mois de 2024 en tentant de rallier les Canaries, estime l’ONG espagnole Caminando Fronteras. Le 22 juillet notamment, 25 personnes sont mortes après le naufrage de leur embarcation au large de Nouakchott, en Mauritanie. Les passagers retrouvés morts ou secourus par les garde-côtes mauritaniens étaient pour la plupart sénégalais et gambiens.

Quelques jours plus tôt, les corps de 89 personnes avaient été retrouvés dans un grand bateau de pêche traditionnel au large de la Mauritanie.

Une pirogue retrouvée à 6 000 km des Canaries

 

Certaines embarcations se perdent aussi dans l’immensité de l’océan. Le 6 août, une pirogue contenant 14 cadavres originaires du Sénégal et de Mauritanie a été retrouvée près la République dominicaine, dans la mer des Caraïbes. L’embarcation à la dérive a d’abord été repérée par un pêcheur à une trentaine de km de la côte, qui a prévenu les secours. Sur place, les sauveteurs ont découvert les corps en « état de décomposition avancée », à l’état de squelettes.

Pour Helena Maleno, présidente de l’association Caminando Fronteras, l’origine des passagers atteste bien de la destination initiale qu’ils avaient envisagé : les îles Canaries, sur « la route migratoire la plus dangereuse au monde ».

 

 

 

 

Source : Info Migrants (France)

 

 

 

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