Le prestige familial est un frein à la justice sociale lorsqu’il est institutionnalisé de manière feutrée et cela les vrais savants le savent. Sur ces deux photos figurent Cheikh Amadou Malick Bal et Cheikh Bal Mohamed El Bechir.
Le premier était un savant islamique discret qui s’est rendu à la Mecque à pied. Son neveu, sur la deuxième photo deviendra plus tard un des plus grands savants islamique de la Mauritanie contemporaine membre du haut conseil islamique puis du haut conseil de la fatwa, mais il est notamment le plus discret, un imam dont tout le monde salut l’humilité.
Ils sont descendants d’un homme enterré à quelques kilomètres de kaedi en terre mauritanienne Cheikh Souleymane Bal. Mais de ces hommes aucun n’a inculqué à son enfant qu’il jouit d’un privilège en raison de son appartenance à une famille maraboutique. Tout comme leur aïeul avait insufflé à son peuple que ni le nom de famille, ni la richesse ne faisait un souverain, un principe malheureusement qui n’est pas resté ancré au Fouta.
Pourtant ils auraient pu s’organiser en khalifa car la prouesse de leur grand-père est une des plus grandes du continent: construire un État théocratique arc-bouté sur les principes des droits de l’homme. Mais par le choix de l’humilité ils ont fait le choix de l’islam et de la raison car un héritage religieux est censé nourrir l’âme pas à participer à la hiérarchisation de l’humanité ou à asservir. S’armer de science et pousser leurs enfants à faire pareil.
C’est une leçon à la Mauritanie entière qui n’arrive pas à extirper le tribalisme de sa chair et la hiérarchie des castes. Ces savants ont dispensé cette leçon en évitant de se pavanner avec un privilège familial et de se définir par un nom.
En ce moment où l’on revisite notre histoire avec les droits de l’homme, il est important de repenser toutes les hiérarchisations religieuses et traditionnelles qui ont porté préjudice au développement.
Cheikh Amadou Malick Bal
Cheikh Bal Mohamed El Bechir.
Aissata Ahmedou Tidjane BAL
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com