Frappes israéliennes sur une école à Gaza, la Défense civile déplore 93 morts

La Défense civile de la bande de Gaza contrôlée par le mouvement palestinien Hamas a affirmé samedi que 93 personnes avaient péri dans des frappes israéliennes sur une école de Gaza-ville servant, selon l'armée israélienne, de centre de commandement à des "terroristes".

Courrier international – Ces frappes, dont le bilan ne peut être vérifié de source indépendante, sont parmi les plus meurtrières depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, selon les données fournies par le mouvement islamiste.

Le Hamas a dénoncé un « crime horrible » et une « dangereuse escalade », alors qu’Israël a accepté vendredi de reprendre le 15 août les discussions sur une trêve dans la bande de Gaza après un appel pressant des pays médiateurs face au risque d’embrasement entre l’Iran et ses alliés d’une part et Israël de l’autre.

Située dans le centre de Gaza-Ville, l’école al-Tabi’een frappée dans la nuit de vendredi à samedi servait d’abri à environ 250 personnes déplacées, dont une majorité de femmes et d’enfants, selon des sources de médias du gouvernement du Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a fait état de plusieurs frappes ayant « visé deux étages de l’école coranique Al-Tabi’een et la mosquée (adjacente) avec trois missiles, causant la mort de 93 personnes parmi lesquelles onze enfants et six femmes ».

« Des dizaines de personnes ont été blessées, dont certaines sont en soins intensifs, et il y a de nombreux morceaux de corps non identifiés et des personnes disparues », a-t-il ajouté.

L’armée israélienne a indiqué de son côté sur X que « le complexe, et la mosquée (…) servaient d’installations militaires pour le Hamas et le Jihad islamique », utilisées pour « perpétrer des attentats terroristes ».

« Des corps empilés »

Des secouristes ramassaient des corps ensanglantés dans un bâtiment détruit, puis les transportaient dans des ambulances d’après des images de l’AFP. « Les gens dans l’école faisaient la prière de l’aube » au moment de la frappe, a déclaré un secouriste qui a préféré taire son nom, affirmant avoir découvert « des corps empilés les uns sur les autres ».

AFP

Des corps gisent à terre à l’hôpital al-Maamadani, à Gaza-ville, après une frappe israélienne sur une école, le 10 août 2024, qui a fait au moins 90 morts selon la Défense civile de Gaza

Réveillé par des explosions avant l’aube, Sakr, un habitant de Gaza-ville, s’est rendu sur place où il a vu « des corps d’enfants éparpillés dans la rue ».

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borell s’est dit « horrifié ». « Au moins 10 écoles ont été ciblées ces dernières semaines. Il n’y a pas de justification à ces massacres, » a-t-il écrit sur X.

La rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens Fransesca Albanese a accusé Israël de « génocide des Palestiniens » et la Turquie a dénoncé « un nouveau crime contre l’humanité ».

L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont condamné l’attaque et le Qatar a demandé une « enquête internationale urgente ».

AFP

Des déplacés palestiniens inspectent les dégâts après une frappe israélienne sur une école dans la ville de Gaza, le 10 août 2024, qui a fait au moins 90 morts selon la Défense civile de Gaza

Après dix mois de guerre, l’armée israélienne continue à combattre le mouvement islamiste dans le territoire palestinien.

Elle a indiqué vendredi être engagée dans des combats dans la région de Khan Younès, la grande ville du sud du territoire réduite en ruines, après avoir appelé la population à évacuer des quartiers de l’est de la ville.

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Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

Source : Courrier international – (France)

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