étude parue le 5 août dans PLOS One, qui promet à son tour de susciter la polémique : la publication, initialement prévue le 24 juillet, avait été repoussée sine die la veille, signe de nervosité chez les éditeurs de la revue scientifique.
– On a perdu le compte des théories avancées au fil des millénaires, des plus farfelues aux plus savantes, pour expliquer la construction des pyramides d’Egypte. Une équipe française apporte une nouvelle pierre à cet édifice branlant dans uneIl est vrai que la thèse présentée est audacieuse. Des chercheurs rassemblés autour de Xavier Landreau (Commissariat à l’énergie atomique), qui ont créé un laboratoire privé baptisé Paleotechnic, se sont intéressés à la première pyramide d’Egypte, celle à degrés de Djéser, premier roi de la IIIe dynastie, ére il y a plus de 4 600 ans sur le plateau de Saqqarah, sur la rive gauche du Nil. Ils sont parvenus à la conclusion que ses bâtisseurs s’étaient en partie appuyés sur la force hydraulique pour assembler de l’intérieur une montagne de blocs de pierre calcaire, « un peu comme un volcan ».
« Le fil de l’eau »
Cette théorie, fruit de quatre années de réflexion et d’étude, s’est peu à peu imposée aux signataires, qui ont la particularité de n’avoir jamais travaillé à Saqqarah et de ne compter aucun égyptologue. Si Xavier Landreau a visité le site en touriste, l’essentiel des sources – rapport de fouilles, littérature scientifique, mais aussi relevés de terrain, imagerie satellitaire, etc. – était dans le domaine public.
« Nous avons simplement suivi le fil de l’eau », résume ce passionné d’égyptologie. Il rappelle que la pyramide de Djéser se situe à 40 mètres au-dessus du niveau du Nil, « ce qui n’est pas très pratique » pour alimenter un chantier et un complexe cultuel aussi vaste que celui de Saqqarah. Son intuition première a été de s’intéresser aux oueds qui alimentent le plateau par l’ouest. Et à une vaste enceinte de pierre taillée, appelée Gisr el-Mudir, quelques centaines de mètres en amont de la pyramide.
Cette structure rectangulaire de 650 mètres par 350, dont la fonction a fait l’objet de plusieurs hypothèses, « présente la signature technique d’un barrage », selon Xavier Landreau et ses collègues. Elle aurait régulé le débit des cours d’eau, filtré une partie des sédiments qu’ils charriaient, tout en protégeant l’aval de crues torrentielles. « Pendant l’Ancien Empire, les conditions paléoclimatiques étaient différentes, avec un environnement de savane et des pluies plus fréquentes, occasionnant des problèmes d’inondations », avance Xavier Landreau.
Le barrage supposé aurait aussi alimenté un lac intermittent et une douve entourant le complexe de Djéser. C’est à ce niveau qu’intervient la deuxième « découverte » de l’équipe française, qui s’est intéressée à une mystérieuse tranchée, « un sillon taillé dans la roche sur 27 mètres de profondeur pour 3 mètres de large et presque 400 mètres de long », en bordure sud du complexe funéraire. Cela ne pouvait pas être une simple carrière, car le fond en était pavé et joint au mortier.
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