Les habitants d’Adjamé village forcés à dormir dehors

Victimes l'opération de déguerpissement, les habitants sont sans domicile, obligés de dormir dehors.

Deutsche Welle  – Ils ont été évacués de leur quartiers et leurs maisons ont été détruites par des pelleteuses la semaine dernière. Les habitants d’Adjamé village, dans la ville d’Abidjan, sont désormais sans domicile. Installés sur le tracé de la voie annexe reliant l’échangeur de la commune de Cocody à l’Est au 4ème pont menant à Yopougon dans le nord de la ville, ils ont été violemment déguerpis avant de voir leurs maisons démolies par des machines en présence de nombreux policiers.

Les opérations ont d’ailleurs couté la vie à deux personnes a annoncé, mercredi, le porte-parole du parti au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes, Kobenan Kouassi Adjoumani. Les autres habitants sont désormais obligés de dormir dans la cour de la chefferie et de l’église catholique.

Solidarité des habitants

« Moi et mes frères, on est éparpillés », raconte Régine Assi. « On part dormir chez des amis, chez des connaissances. Aujourd’hui j’ai un ami, il habite à Abobo, c’est chez lui que je vais dormir« , explique-t-elle, assise sous une bâche. Tout près d’elle, Claude-Christelle Beugré est couchée sur un matelas, après avoir été blessée lors de la démolition de sa maison. « J’ai couru pour pouvoir sortir. Je suis tombée, les gens m’ont soulevé, ils m’ont emmené dehors« , raconte-t-elle. « Le temps de revenir, ils ont cassé tout, mes affaires sont dans la maison, tous les diplômes de mes enfants, tout est ensevelis. Je n’ai pas d’endroit où aller. »

Désormais les principales voies d’accès à Adjamé village, à quelques encablures de la plus grande caserne de pompiers du pays, sont bloquées par un impressionnant détachement de police. De loin, on aperçoit un vaste champ de ruine à perte de vue.

« C’est une situation inhumaine »

 

En attendant de trouver des solutions, dans la cour de la chefferie, pour se rendre utiles à leur communauté, Cécile Adja, Passi Luciane Aké et d’autres femmes préparent le repas du soir pour des centaines de personnes. Cinquante kilos de viande et autant de kilos de riz sont travaillées quand on les rencontre. La majeure partie de tous ces déplacés rencontrés dans la cour de la chefferie d’Adjamé-village ont tout perdu dans les décombres de leurs maisons. Certains portent les mêmes vêtements depuis jeudi dernier.

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Julien Adayé

 

 

 

 

Source : Deutsche Welle (Allemagne)

 

 

 

 

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