On reconnaît une nation lorsqu’elle s’insurge collectivement devant une tragédie en faisant fi de la solidarité de parti. Lorsqu’elle pleure ses morts collectivement. Les morts annoncées ne sont pas des chiffres mais des âmes ayant chacune une histoire et une conscience de soi, des citoyens.
En démocratie, une solidarité de parti n’est pas une entrave au bon sens, elle ne cloue pas le bec devant l’inacceptable, devant les dérives d’un système de coercition, elle ne fait pas cautionner les violations des droits de l’homme.
Une solidarité de parti c’est une solidarité idéologique, politique qui se courbe devant l’intérêt général, devant l’urgence de bâtir des institutions solides.
Aucun individu ne doit perdre la vie dans des institutions sécuritaires, elles doit en sortir réparé et vivante dans un État civilisé. Le patriotisme c’est l’art de diagnostiquer les carences, c’est une soif de contribution, c’est dire les maux, c’est faire nation. Ce n’est pas se taire devant une blessure qui se gangrène.
Pour tout cela il faut être dans un État où le citoyen est un homme, pas une couleur, pas une tribu, pas une fortune. Il faut des hommes éduqués.
Aissata Ahmedou Tidjane Bal
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