Canicules, inondations, sécheresses ou incendies ont frappé, parfois simultanément, tous les continents depuis quelques mois. Un effet direct du réchauffement climatique d’origine humaine, accentué par le phénomène El Niño. Synthèse –
Sur tous les continents, la planète brûle, étouffe, s’assèche ou, dans le même temps, boit la tasse. Depuis des semaines, si ce n’est des mois, les catastrophes climatiques s’enchaînent et se déchaînent, frappant tous les pays, parfois de manière concomitante, au point que chaque jour amène son lot de désastres. Si la France est globalement épargnée, ses voisins européens mais aussi la Chine, les Etats-Unis, le Canada et la Sibérie souffrent sous le coup de canicules, d’inondations, de sécheresses ou d’incendies causés par le dérèglement climatique d’origine humaine.
« J’essaye de remonter le moral des enfants, mais je ne vais pas vous mentir : nous sommes en train de mourir, la chaleur nous assassine. C’est comme vivre en enfer », témoignait vendredi 12 juillet Josh Vance, 43 ans, un habitant de Houston (Texas), auprès de l’Agence France-Presse. La principale ville du sud des Etats-Unis a été frappée par l’ouragan Beryl alors qu’elle subissait une vague de chaleur, avec des températures ressenties approchant les 40 °C. Résultat : sept victimes au Texas (et une en Louisiane), des quartiers entiers inondés, des maisons aux façades et aux toits arrachés et deux millions de foyers privés d’électricité, empêchant les réfrigérateurs, ventilateurs et climatiseurs de fonctionner.
Le 7 juillet, plus de 70 millions d’Américains étaient sous le coup d’une alerte à la canicule, causant plusieurs décès. Ce jour-là, le thermomètre a affiché 53,3 °C dans le parc national de la Vallée de la mort (Californie), une valeur inédite à cette date, tandis qu’un record a été établi à Las Vegas (Nevada), avec 48,3 °C. Parmi les images qui ont frappé les esprits : à New York, le 8 juillet, le pont routier mobile qui relie Manhattan au Bronx a dû être arrosé plusieurs heures pour le débloquer car l’acier avait été dilaté par la chaleur.
Ailleurs dans le monde, la liste des calamités est sans fin : au Canada, l’un des 400 incendies considérés comme hors de contrôle, avec une progression de 50 mètres par minute, a entraîné l’évacuation de plus de 9 000 personnes dans le nord-est du pays depuis vendredi soir. En Russie, plus d’un million d’hectares de forêt sont partis en fumée ces derniers jours en Sibérie et dans l’Extrême-Orient russe sous l’effet d’une vague de chaleur précoce et intense. En Europe centrale et méridionale, en Roumanie, en Croatie, en Albanie, en Italie ou en Grèce, les habitants étouffent sous une nouvelle canicule, frôlant les 40 °C, soit jusqu’à 10 °C au-dessus des normales. Les pluies torrentielles de la mousson, rendue plus forte et irrégulière par le changement climatique, ont également touché plus de trois millions de personnes dans le nord-est de l’Inde et au Bangladesh.