
Korii Slate – Née dans un village pauvre et rural de la province du Jiangsu, dans l’est de la Chine, Jiang Ping se trouve actuellement au centre de toutes les attentions. Cette jeune femme de 17 ans vient de se classer douzième lors de la première des deux manches d’une prestigieuse compétition internationale de mathématiques, qui rassemblait 802 participants. La performance est exceptionnelle et certains opposants de cette étudiante en stylisme ne la digèrent pas.
Lancée en 2018, la Alibaba Global Mathematics Competition est le fruit d’une initiative d’Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne. Elle met aux prises les membres les plus prometteurs d’institutions telles que les universités Harvard, d’Oxford ou encore l’Institut de technologie du Massachusetts (le fameux MIT). Dès la 85e place, les lauréats empochent une somme d’argent sonnante et trébuchante, de 2.000 à 30.000 euros.
Personne ne s’attendait à ce que Jiang Ping figure aussi haut dans le classement. Contrairement aux autres concurrents, elle n’est pas passée par de grandes écoles, mais par une institution qui, au contraire, se situe en bas de l’échelle éducative chinoise –selon les critères du pays, en tout cas.
À l’annonce des résultats de cette première phase, l’étudiante a commencé par recevoir des messages enthousiastes et des encouragements en vue de la suite, raconte un article de la chaîne américaine CNN. Les médias chinois en ont également fait une héroïne, mais cela n’a hélas pas duré.
Très vite, le doute s’est installé. Une étudiante ayant grandi à la campagne et suivant un cursus peu prestigieux pouvait-elle vraiment avoir réussi un tel exploit ? C’est ainsi que le retour de bâton a commencé à se mettre en place. Pourtant, les aptitudes de Jiang Ping en mathématiques ne sont plus à démontrer. Depuis des années, sa réussite dans la discipline en a ébahi plus d’un, comme l’explique l’agence de presse nationale chinoise Xinhua.
La Will Hunting chinoise ?
À la manière de Will Hunting, incarné par Matt Damon dans le film éponyme de Gus Van Sant (1997), la jeune femme que personne n’avait vu venir a commencé à suivre un entraînement poussé aux côtés de Runqiu Wang, enseignant de la Lianshu Secondary Vocational School, où elle suit des études de stylisme. Trois fois finaliste de la compétition, le professeur a coaché sa protégée durant deux années. Le talent et un travail acharné sont donc à l’origine de cette réussite inattendue. Mais les sceptiques continuent à se montrer dubitatifs.
Une réclamation officielle a même été déposée par trente-neuf participants, menés par Richard Xu, de la Harvard Business School, qui s’est classé 190e de la première manche. Avec ses cosignataires, il accuse Jiang Ping et son enseignant (qui a fini 125e) de «tricherie collaborative» et affirme disposer de preuves.
Très vite, des membres du comité d’organisation ont tenu à défendre l’étudiante. Quatre jours avant la tenue de la deuxième manche, qui s’est déroulée le 22 juin, l’un d’entre eux affirmait sur X (anciennement Twitter) que «ces dernières années, certains amateurs s’étaient très bien classés lors des phases de qualifications». Le fait que Jiang Ping soit une femme participe-t-il au fait que la pilule ne passe pas ?
Repéré sur CNN
Source : Korii Slate (France) – (Le 10 juillet 2024)
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