Mauritanie : les observateurs s’interrogent sur une société civile au secours de l’opposition 

La société civile en Mauritanie est un ensemble d’organisations non gouvernementales et des associations complexes dans un pays où une nouvelle loi avec l’accession de Ould Ghazouani au pouvoir, substitue le régime de la déclaration à celui de l’autorisation au préalable.  

C’est un nouvel espace sur le champ politique organisé par le pouvoir de telle sorte que le champ d’action de la société civile est très réduit par la réalité d’une gouvernance militaire. Cependant les organisations non gouvernementales sont plus indépendantes et participent à la vie démocratique. La chance pour la société civile de mettre en oeuvre une alternance démocratique est très mince du fait de l’autoritarisme du régime de Ould Ghazouani qui s’affaire à entamer un second mandat.

Les élections de 2019, de 2023 et de 2024 ont montré les limites de la société civile pour venir au secours de l’opposition dans les moments les plus difficiles c’est à dire les crises post-électorales. La présidentielle du 29 juin dernier est encore édifiante avec une contestation des jeunes qui a fait un bilan lourd de quatre morts à Kaédi, enterrés précipitamment sans autopsie. Ces graves violations des droits de l’homme ne sont pas suivies d’une manifestation de la société civile. C’est pourtant une chance historique pour elle et pour l’opposition de défier un régime de terreur.

Les observateurs s’interrogent sur une société civile qui se mobilise plus pour les affaires de corruption par exemple celles qui avaient éclaboussé l’ancien président Ould Aziz que des affaires de crimes contre les négro-africains et les harratins. Une société civile à deux vitesses troublantes.