
La continuité du régime de Ould Ghazouani dans la terreur inquiète les observateurs qui s’attendaient à une rupture avec une gouvernance de main de fer. Mais les évenements de Kaédi qui ont suivi sa réélection sont de nature à privilégier l’attentisme dans les affaires de l’Etat.
Les attentes des Mauritaniens sur sa promesse d’un Etat de droit qui respecte les libertés et la citoyenneté s’éloignent avec la tragédie de Kaédi. Ould Ghazouani temporise pour gagner du temps en laissant passer cette cinquième bavure de la gendarmerie et de la police nationale. Les familles des victimes ont été contraintes d’enterrer leurs enfants sans autopsie. Cet attentisme est révélateur d’un Etat policier dont les assassins sont les forces de l’ordre. Ainsi la justice ne sera jamais rendue aux quatre jeunes morts à fleur d’âge.
La crise post-électorale a pris le dessus sur l’action gouvernementale au ralenti. Les observateurs ont l’impression que tout s’est arrêté d’un coup. Et Ould Ghazouani ne fait rien pour sortir de cette impasse politique. L’impunité des gendarmes sans aucun doute détériorera le climat politique. Une porte s’ouvre pour l’opposition pour retrouver l’unité et enfin créer un nouveau rapport de force, une défiance au pouvoir. L’unité ne se décrète pas ça se construit. Le plus dur est à venir : une gouvernance sobre et vertueuse qui n’exclut pas les négro-africains et les harratins des ressources naturelles. Les leaders de l’opposition devront se montrer à la hauteur de la tragédie de Kaédi.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 12 juillet 2024)
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