Mauritanie : un dialogue de Ould Ghazouani avec l’opposition serait un non-sens après la tragédie de Kaédi

Le candidat malheureux pour la troisième fois Biram Abeid apparaît comme le leader antisystème qui a contesté vigoureusement les résultats des élections par la CENI. Pour les observateurs,dans un nouveau contexte de massacres des jeunes à Kaédi, il est exclu un dialogue avec le vainqueur sans des garanties d’enquêtes sur les trois morts officiellement à la suite des manifestations cette semaine dans la capitale du Gorgol.

Les observateurs s’interrogent sur le silence même des Etats voisins sur le massacre de jeunes manifestants à Kaédi après la proclamation des résultats par la CENI. Les autorités de Nouakchott avaient anticipé en coupant le pays des réseaux sociaux pour cacher à la communauté internationale les tueries à Kaédi . Comment se fait-il que le ministre de l’Intérieur s’empresse de parler des incidents à Kaédi sans préciser les circonstances de la mort des trois jeunes ?

Ce nouveau pas dans la répression est une mauvaise image pour le second mandat du président Ould El Ghazouani. Les observateurs s’interrogent sur les modalités d’un dialogue entre un président mal réélu à cause des fraudes et un candidat requinqué par son rang de premier opposant du pays. Biram Abeid est arrivé pour la troisième fois derrière le vainqueur du scrutin. C’est trop tard maintenant pour que les candidats fassent recours au conseil constitutionnel dont on attend incessamment la confirmation de la CENI.

Les Mauritaniens ne s’attendent pas à un revirement d’un président qui a toujours refusé le dialogue avec l’opposition même dans des circonstances exceptionnelles. La visite seulement des blessés militaires lors des émeutes par le ministre de l’Intérieur en dit long de ce régime militaire déguisé en civil. Ould Ghazouani a déjà 7 crimes de tortures sur les bras.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 05 juillet 2024)

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