La constance ! Par Abdoul Khader GUISSÉ

Dans quelle circonstance, la constance est-elle positive ?

Selon Dom Juan : « La constance n’est bonne que pour des ridicules ; toutes les belles ont droit de nous charmer. » La constance a ses limites, ses champs d’application en fonction des cas d’utilisation. On va paraphraser Étienne REY en disant que la constance est la paresse de notre centre de réflexion (le cerveau). Rappelez-vous qu’on avait partagé avec vous l’autre définition de l’humilité, de l’hypocrisie, de l’incohérence, de l’arrogance selon les soufis. On avait donné l’explication limpide de Cheikh Ibrahima NIASSE (rta) entre autres maîtres sous forme de vidéo. « Come back again » cette fois pour lever des équivoques sur la constance sous nos « Khaima ». La constance ne rime pas avec la politique, ni avec la démarche scientifique (recherche de solutions) encore moins avec les religions. En tant que croyant et musulman, on a l’audace de vous dire ici que Dieu n’est pas constant. Il arrive à notre seigneur de changer et de modifier ce qu’il avait prévu dans la table gardée (Al-Lawh al-Mahfoudh, اللوح المحفوظ) selon les circonstances et le comportement du serviteur. D’après les enseignements des maîtres soufis, contrairement à ce que la majorité des musulmans pensent, Dieu n’est pas constant. Ma source pour cette interprétation vient des enseignements de Thierno Abdallahi DIA de Boghé (rta). Il faut noter que le seigneur est miséricordieux et, en conséquence, il modifie ce qu’il avait prévu dans le destin du serviteur selon certaines circonstances. Al Hamdoulillah, et heureusement que Dieu n’est pas figé et constant dans sa relation avec les serviteurs malfaiteurs que nous sommes. Rester constant, c’est l’équivalent d’une réflexion statique et, par conséquent, le contraire du dynamisme vers l’amélioration continue. La constance d’idées, d’opinions, de points de vue, de manière de faire, etc., est à bannir dans la démarche de ceux qui sont doués d’intelligence. Or, qui dit l’amélioration continue convoque forcément des réformes, des modifications, des visions et des stratégies. On ne cesserait de le répéter ici : la constance comme elle est comprise sous nos cieux mène vers l’impasse sans création de valeur. Oh oui, la constance ne consiste pas à rester sur les mêmes méthodes de pensées, de réflexions, de processus, de stratégies et de discours rhétoriques. Un politique doit être rigoureux, courageux, un homme adapté en termes de prise de positions et surtout réformateur. On va encore choquer les extrémistes, les fanatiques et ceux qui ne voient pas plus loin que le bout du nez avec certains concepts et définitions. La politique n’est pas une religion. Elle a ses théories, ses méthodes qui dépendent des circonstances du moment présent. En conséquence, les hommes politiques doivent fonctionner et réfléchir en fonction de plusieurs critères tout en respectant l’éthique, le but et l’objectif. C’est la constance qui nous empêche de changer de mentalités, d’avoir la maturité et la volonté de réfléchir autrement sous nos cieux. Pour finir, la constance d’un sujet n’est positive que si elle est introspective, adaptable et transformable en fonction des situations. Sinon, elle devient une idée inqualifiable qui séjournera à vie dans l’impasse. @Yoo Alla Faabo !

Abdoul Khader GUISSÉ

Consultant, Informaticien

(Reçu à Kassataya.com le 17 juin 2024)

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