Courrier international – L’initiative de l’Espagne, de l’Irlande et de la Norvège constitue un pas important vers l’établissement véritable d’un État palestinien ainsi qu’une légitimation de la cause palestinienne, estiment les grands titres de la presse palestinienne, qui y voient le début d’un basculement de l’Occident en défaveur d’Israël.
Alors que la guerre à Gaza fait rage, la reconnaissance de l’existence d’un État palestinien annoncée quasi conjointement, le mercredi 22 mai, par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège “constitue un tournant historique, reflétant la volonté de ces pays de soutenir le peuple palestinien et ses droits inaliénables à sa patrie, à sa terre et à son indépendance”, écrit le quotidien palestinien Al-Quds.
Dans son éditorial du jour, le journal publié à Jérusalem-Est exprime l’espoir que l’initiative de ces trois pays européens, portée par “la nécessité de contribuer à la solution à deux États, de mettre fin à l’occupation israélienne et d’établir la paix et la sécurité au Moyen-Orient”, pousse davantage de pays à reconnaître la Palestine.
Désormais, 143 pays au sein de l’ONU reconnaissent l’État palestinien. Ces nouvelles reconnaissances pourraient être “le prélude à un tsunami politico-diplomatique”, écrit le quotidien Al-Ayyam, édité à Ramallah, en Cisjordanie.
“Justifications ridicules”
Et ce malgré le fait que le président américain Joe Biden, certes partisan d’une solution à deux États, s’oppose à une reconnaissance “unilatérale” d’un État palestinien, qui doit voir le jour, selon lui, au travers de négociations directes.
Israël, de son côté, “a réagi avec nervosité et colère en menaçant les pays qui ont pris la décision de reconnaître [l’État de Palestine]”, explique Al-Ayyam. Le journal palestinien cite notamment la réaction du Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui dénonce “une récompense pour le terrorisme”, en référence aux attaques sans précédent du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre.
Des “justifications ridicules pour contrecarrer le projet de reconnaissance de l’État palestinien, balaye Al-Quds. Chaque fois que le monde se rapproche d’une solution diplomatique, il [Israël] la contrecarre afin de poursuivre son agression contre notre peuple.”
Une conséquence du 7 octobre ?
Ces reconnaissances sont le signe d’une “transformation majeure […] au cœur de l’Europe”, perceptible également aux États-Unis, alors que “le camp occidental” a toujours été un soutien de l’État hébreu, écrit Felesteen, média dont le siège se trouve à Gaza.
Alors à qui attribuer le mérite de cette victoire diplomatique ? À la “résistance armée”, qui a “réussi à forcer le monde à reconnaître les Palestiniens et leurs droits après qu’ils ont été complètement marginalisés et abandonnés ces dernières années, jusqu’au 7 octobre”, prétend Felesteen, proche du Hamas.
Source : Courrier international
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