Flamboyant / Par Elbane Hamady

« Quand la marmite bout, l’amitié fleurit » comme le dit si bien le proverbe.

 

Couscous d’Ahmed, « poulet-yassa » de Moussa, « tajine » de Majid ou crêpes au caramel d’Annick, la cité universitaire était une véritable marmite du partage.

Hélas, parfois le dimanche de fin mois, les ingrédients nécessaires à cette explosion de saveurs étaient absents.

Ce jour là, après un examen minutieux de nos chambres, pas un sou, poches et fonds de tiroir vides.

Résignés et affamés, nous prenions le bus à destination du restaurant universitaire pour des lentilles, petits pois-carottes et autres épinards, de la salade et du fromage aussi. Les papilles et les pupilles en berne, il fallait bien « grailler ».

Souci, le nombre de tickets d’accès au restaurant universitaire dont nous disposions n’était pas suffisant pour notre petite troupe. Le compte n’y était pas.

Mais hop ! Voilà.

Il était venu en tenue d’apparat, couvre-chef, épaulettes et tralala…Flamboyant !

Notre visiteur d’un jour, n’était autre qu’un jeune officier mauritanien en formation à l’école voisine de Saint-Cyr Coëtquidan.

Pendant que ces dames n’avaient d’yeux que pour notre beau soldat, nos plateaux débordaient de victuailles comme si nos tickets se sont multipliés par enchantement avec l’assentiment du contrôleur tout contant de cette animation inattendue.

Eh ! Oui, la surprise stratégique n’est-elle pas un fondement de la doctrine militaire ?

Et la marmite bout toujours …

Elbane Hamady

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