La présence cette semaine à Nouakchott d’une forte délégation européenne de dirigeants de grandes entreprises de grandes agences de développement et des partenaires internationaux, est considérée par les observateurs comme une offensive de la commission européenne pour se positionner dans la chaîne de valeur de l’hydrogène vert en Mauritanie.
C’est une course contre la montre pour l’UE dans un contexte où elle est confrontée à une nouvelle donne politique au Sahel avec l’arrivée au pouvoir au Sénégal de la mouvance souverainiste dirigée par le nouveau président Diomaye Faye issu de l’opposition radicale. Ce nouveau vent contre la Françafrique qui souffle au Sahel avec l’émergence de juntes militaires au Mali, au Burkina Faso, au Niger qui forment les Etats d’Alliance du Sahel, et en Guinée, est un signal d’alarme pour un nouveau partenariat avec l’UE. La Mauritanie fait exception à cette remise en cause des intérêts européens.
La présence à Nouakchott d’une importante délégation européenne de dirigeants de grandes entreprises et d’agences de développement et de partenaires internationaux pour se positionner dans la chaîne de valeur de l’hydrogène vert s’inscrit dans cette démarche de la commission européenne de contribuer à la transition énergétique de la Mauritanie, un futur géant de la production d’hydrogène vert d’ici 2030. En effet le vieux continent cherche à diversifier ses sources d’approvisionnement dans un contexte de la guerre en Ukraine dont l’impact sur la hausse des prix de l’énergie est un casse-tête pour les pays qui dépendaient jusqu’ici de la Russie en matière de gaz.
La Mauritanie offre ainsi un hydrogène vert moins cher en Afrique et elle s’apprête à devenir l’un des plus grands pays producteurs de gaz en Afrique subsaharienne. Les entreprises européennes présentes dans la capitale mauritanienne entendent investir dans ces domaines pour relancer la transition écologique en Mauritanie. Courtisé par tous les pays, Ould Ghazouani a beaucoup de cartes à jouer surtout qu’il est en pole position pour rempiler un second quinquennat.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 25 avril 2024)
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