Les experts sont unanimes que le coût pour la croissance mauritanienne est très important et qu’en moyenne la croissance annuelle par habitant à moyen terme pourrait chuter si la sècheresse ne persiste pas. Seul l’accès à l’électricité du plus grand nombre de Mauritaniens pourrait modifier la courbe de la dépendance du pétrole.
C’est la baisse des coûts de l’énergie dans un pays soumis aux aléas climatiques qui est pointée du doigt par les experts, le plus grand défi de l’industrialisation dans les années à venir. L’électricité qui coûte 7 fois plus cher qu’en Chine est révélatrice d’une absence de politique énergétique basée jusqu’ici par des mesures de colmatage face à des sociétés d’Etat SOMELEC et SNDE qui concurrent à la vente à perte de l’électricité et de l’eau sur fond de corruption. La Mauritanie dépend des produits pétroliers qui fournissent 68 pour cent de l’électricité en attendant l’exploitation du projet pétro-gazier Grand Tortue Ahmeyin.
Un meilleur accès des populations sur un territoire de plus d’un million de kilomètres carrés est un grand défi pour réduire les coûts de l’électricité. Avec une croissance démographique galopante en particulier la capitale qui compte aujourd’hui plus des deux tiers de la population globale, les besoins énergétiques sont énormes. Raison de plus pour exploiter le potentiel des énergies renouvelables dont le pays dispose en grande quantité pour l’implantation de nouvelles industries pour développer l’agriculture et l’élevage dont les besoins en eau et électricité sont importants.
Dans cette course à l’énergie verte, la part du privé est certes importante mais l’Etat ne devra pas perdre de vue les consommateurs pour une production compétitive d’hydrogène vert, une nouvelle énergie dont la demande augmentera d’ici 2030.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 21 avril 2024)
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