L’ouverture d’un bureau de vote pour les pays du BENELUX (Belgique, Pays-Bas et Luxembourg) et au-delà pour les résidents en Suède et en Finlande est une vieille revendication légitime de la diaspora qui apparaît depuis 2019 comme la grande oubliée de toutes les élections comme en témoignent les élections de 2023.
Par rapport aux dernières législatives en 2023, les autorités de Nouakchott avaient pratiqué une chirurgie électorale en faveur de la diaspora en France et aux Etats-Unis et en Afrique occidentale, la Guinée Bissau, la Gambie et la Côte d’Ivoire, trois pays où réside une forte colonie de commerçants. Les pays arabes occupant une place de choix avec le trio gagnant de la politique arabe de Ould Ghazouani : Emirats arabes unis, Arabie Saoudite et Qatar.
Ce tableau est révélateur de l’intérêt de Nouakchott pour l’électorat du parti au pouvoir. Pour la diaspora aux Etats-Unis et en France et dans les pays BENELUX, la Suède et la Finlande dont les trois quarts sont négro-africains, n’intéressent pas Nouakchott. La CENI fait tout pour rendre difficile le vote avec un seul bureau en France par exemple. Les observateurs ne s’attendent pas à un changement pour la présidentielle de juin prochain.
Ce peu de considération électorale pour la diaspora négro-africaine résulte d’une politique de discrimination poursuivie par Ould Ghazouani dès son accession au pouvoir en 2019. Cette diaspora là est la grande oubliée de la République comme les victimes militaires et civiles des évènements de 89 et les veuves et orphelins des 28 soldats négro-africains assassinés à la base militaire d’Inal en 1990.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 avril 2024)
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