Le pouvoir malien suspend les activités des partis politiques pour « subversion »

AFP Le régime malien a annoncé mercredi suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les activités des partis et des associations à caractère politique, coupables selon lui de « discussions stériles » et de « subversion ».

 

« Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre, pour raisons d’ordre public, les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national », dit un décret pris en conseil des ministres par le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, et lu devant des journalistes par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement.

 

Il s’agit d’une nouvelle restriction à toute expression d’opposition ou de dissidence de la part des colonels qui ont pris le pouvoir par la force en août 2020 en renversant le président civil Ibrahim Boubacar Keïta. « Les actions de subversion des partis politiques et de leurs alliés ne font que se multiplier », dit le communiqué du conseil des ministres.

Ce nouveau tour de vis survient alors que les militaires se sont maintenus à la tête du pays au-delà du 26 mars 2024, date à laquelle ils s’étaient engagés, sous la pression de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), à céder la place à des civils élus. Ils n’ont pas non plus organisé de présidentielle en février 2024 comme ils en avaient pris l’engagement.

Le colonel Maïga a justifié la suspension des partis en invoquant un « dialogue » national initié le 31 décembre par le colonel Goïta. Le lancement de ce « dialogue » ainsi que le non-respect de l’échéance du 26 mars ont donné lieu à des « discussions stériles », a dit le colonel Maïga. « On ne peut pas mener un dialogue aussi crucial que l’est le dialogue direct intermalien dans la cacophonie et la confusion », a-t-il dit. « On ne peut pas accepter que des forces politiques, pour une raison ou une pour autre, prennent en otage une initiative aussi salvatrice », a-t-il insisté.

L’opposition est réduite à l’impuissance depuis août 2020 par les mesures coercitives, les mises en cause judiciaires, les dissolutions d’organisations et la pression du discours dominant sur la nécessité de faire corps autour de la junte dans un pays confronté depuis 2012 au jihadisme et à une profonde crise multidimensionnelle.

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AFP

 

 

Source : VOA Afrique (Etats-Unis)

 

 

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