Nouveaux bombardements israéliens sur Gaza au premier jour de l’Aïd el-Fitr

Des bombardements israéliens meurtriers ont de nouveau visé mercredi la bande de Gaza, où Israël poursuit son offensive contre le mouvement islamiste palestinien Hamas malgré les pressions internationales, pendant que les pays médiateurs tentent sans succès d'imposer une trêve.

Courrier international – A l’heure où les musulmans du monde entier célèbrent l’Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du ramadan, des frappes mortelles ont touché pendant la nuit le nord et le centre du territoire palestinien, notamment le camp de Nousseirat, selon des témoins.

Six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, les appels à un cessez-le-feu se font de plus en plus pressants.

Le président américain Joe Biden, l’allié le plus puissant d’Israël, a qualifié « d’erreur » la conduite de la guerre à Gaza par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, dans un entretien diffusé mardi par la chaîne hispanophone Univision.

« Ce que je demande, c’est que les Israéliens appellent à un cessez-le-feu, qu’ils autorisent pour les six ou huit prochaines semaines un accès total à la nourriture et aux médicaments entrant dans le pays », a affirmé Joe Biden.

 

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Distribution de bonbons au premier jour de l’Aïd el-Fitr à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 avril 2024

 

Cet entretien a toutefois été enregistré avant le retrait, dimanche, des soldats israéliens du sud de la bande de Gaza et l’accroissement, ces derniers jours, de l’aide humanitaire autorisée par Israël à entrer dans le territoire.

Les pays médiateurs – Qatar, Egypte, Etats-Unis – attendant à présent des réponses à une nouvelle proposition en trois étapes, soumise dimanche aux deux camps pour tenter de mettre fin à la guerre.

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Un enfant devant une mosquée en ruines, le 10 avril 2024 à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza

La première étape prévoit une trêve de six semaines, la libération de 42 otages retenus à Gaza en échange de 800 à 900 Palestiniens incarcérés par Israël, l’entrée de 400 à 500 camions d’aide alimentaire chaque jour et le retour chez eux des habitants du nord de la bande de Gaza déplacés par la guerre, selon une source au sein du Hamas.

Le Hamas a dit « étudier la proposition » avant de transmettre sa réponse aux médiateurs. Ces déclarations ont été jugées « pas très encourageantes » par la Maison Blanche.

 

« L’Aïd le plus triste »

 

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Pèlerins musulmans sur l’Esplanade des mosquées à Jérusalem, le 10 avril 2024 au premier jour de l’Aïd el-Fitr

 

Israël de son côté maintient son projet d’offensive terrestre sur la ville de Rafah, frontalière avec l’Egypte dans le sud de la bande de Gaza, qu’il présente comme le dernier grand bastion du Hamas, malgré la présence d’un million et demi de personnes, selon l’ONU, en majorité des déplacés ayant fui la guerre plus au nord.

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Des Palestiniens prient au milieu des ruines à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 10 avril 2024 au premier jour de la fête musulmane de l’Aïd el-Fitr

 

« Nous achèverons l’élimination des bataillons du Hamas, y compris à Rafah. Aucune force au monde ne nous arrêtera », a encore déclaré M. Netanyahu mardi. Selon le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, une telle opération ne semble toutefois pas « imminente ».

Israël avait annoncé dimanche le retrait de ses troupes de la grande ville voisine de Khan Younès, détruite après plusieurs mois de combats, afin de préparer l’offensive sur Rafah. Des milliers de personnes y sont aussitôt revenues, errant dans les ruines poussiéreuses à la recherche de leur maison.

 

Israeli Army/AFP

Des soldats israéliens en opération dans la bande de Gaza. Photo distribuée le 9 avril 2024 par l’armée israélienne

 

A travers la bande de Gaza, les Palestiniens fêtaient tristement mercredi le premier jour de l’Aïd el-Fitr, réunis pour prier dans leurs abris de fortune, autour de quelques bonbons ou de petits gâteaux préparés malgré les pénuries.

A Jérusalem, tout avaient en tête le drame de Gaza dans la foule de dizaines de milliers de fidèles réunis sur l’esplanade des Mosquées, encadrés par les forces de l’ordre israéliennes.

« C’est l’Aïd le plus triste que nous ayons vécu. Dans la mosquée on pouvait voir la tristesse sur les visages », a témoigné Rawan Abd, une infirmière âgée de 32 ans de Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée et annexée par Israël.

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Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

Source : Courrier international

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