Mauritanie : les observateurs s’interrogent sur la transparence de la CENI pour la présidentielle 2024

La promesse de la CENI de tenir des élections transparentes en juin prochain est considérée par les observateurs comme un mea culpa de son président des fraudes massives de 2023. Ce changement de posture serait certainement dicté d’une part par les scandales de manipulation informatique révélés par un ancien élu et d’autre part par l’élection du président sénégalais Diomaye Faye.

C’est une sortie médiatique du président de la CENI qui s’inscrit dans le cadre d’une volonté d’apaiser un climat politique pollué par les révélations d’un ancien élu d’une manipulation informatique de la CENI lors des élections de 2023. Ces graves dysfonctionnements de la CENI ont faussé les résultats des législatives municipales et régionales en donnant vainqueur largement sur tous les tableaux le parti au pouvoir INSAV.

En promettant des présidentielles transparentes sans une refondation du système électoral à commencer par la révision du fichier électoral et de nouveaux membres de la CENI, son président ne trompe personne encore moins les leaders de l’opposition au système qui peuvent rêver après l’élection du président Diomaye Faye du Sénégal même si ce pays frère n’est pas la Mauritanie, gouvernée par des militaires sous vernis démocratique.

A moins de trois mois de la présidentielle c’est un écran de fumée aux Mauritaniens qui aspirent au changement. C’est plus facile de reconnaître ses erreurs que de ne plus recommencer dans un pays où la corruption et le clientélisme sont ancrés dans les mentalités. C’est une déclaration d’intention comparable aux promesses du chef de l’Etat de la lutte contre la corruption, la restauration d’un Etat de droit et la consolidation de l’unité nationale.

Ce bilan immatériel du quinquennat n’est pas à la hauteur des espoirs des Mauritaniens. En définitive, c’est toute la chaîne du processus démocratique qu’il faudra réinventer. C’est presque trop tard même avec une promesse de neutralité de la CENI qui est prête à réélire le président Ould Ghazouani..

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 07 avril 2024)

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