Mauritanie : la commission pour la transparence financière de la vie publique dans le collimateur des observateurs

Au lendemain de la prestation de serment du président et les membres de la commission pour la transparence financière de la vie publique, les observateurs s’interrogent sur les garanties de cette transparence dans la gestion de l’argent public depuis 2019. Après plus de quatre années de gouvernance de Ould Ghazouani , cette institution qui vise à responsabiliser les acteurs publics peine à donner des résultats sur la lutte contre la corruption.

C’est la gestion des marchés publics qui est pointée du doigt par les observateurs. L’argent des contribuables mauritaniens qui continue d’être détourné par ceux-là même qui doivent assurer la gestion des biens publics et ceux de leurs biens et de leurs enfants.

La loi de la transparence financière remonte à 2007. Et en 2009 avec l’accession au pouvoir par Ould Aziz, il déclare son patrimoine. Le président des pauvres est devenu en une décennie le chef d’Etat mauritanien le plus riche depuis les indépendances cachant ainsi sa fortune aux Mauritaniens lesquels entendent plus de visibilité à son successeur dont l’actualisation de son patrimoine est toujours un secret d’une commission censée être transparente mais en réalité qui ne fait que recevoir et non de publier.

Cette opacité est contraire à une bonne gouvernance laissant penser à une déclaration en trompe l’œil. Ce bémol est valable également pour le premier ministre et les membres du gouvernement, les magistrats et les responsables des collectivités locales gérants des budgets. Autres obligations : les secrétaires généraux des ministères, les chefs d’Etat-major de l’armée, les directeurs des établissements publics et leurs comptables.

Les scandales de la république qui viennent d’être révélés par le président de l’ONG Transparence Inclusive l’ancien sénateur Ould Ghadde est derrière les barreaux à cause d’une plainte d’une société Bis T5 dirigée par le patron des patrons accusé de malversations financières dans le cadre du projet phare de Ould Ghazouani Aftout Echargui sur l’alimentation en eau potable. Cette interférence de la justice est révélatrice d’une tromperie politique d’une commission pour la transparence financière finalement sorte de bouclier du régime et considérée comme une institution creuse pour protéger l’oligarchie militaire et le clientélisme érigé en système de gouvernance.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya.com le 05 avril 2024)

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