France – Rima Hassan, le choix de l’insoumission

Le Monde Magazine  – Que deviennent les histoires une fois les articles parus ? Cette semaine, retour sur cette juriste franco-palestinienne accusée par certains de légitimer l’attaque terroriste du Hamas du 7 octobre. Revenue en France, après plusieurs mois passés à l’étranger, elle a décidé de s’engager en politique.

Ce qu’on a raconté

Les militants propalestiniens voulaient voir en elle une nouvelle Leïla Shahid. Avec son aisance sur les plateaux de télévision, sa repartie et ses argumentaires affûtés, mêlant vécu personnel et droit international, Rima Hassan pouvait prétendre à la relève de l’ex-ambassadrice de la Palestine en France, figure bien connue du paysage audiovisuel français. La trentenaire, née en Syrie, dans un camp de réfugiés palestiniens, et arrivée en France à 10 ans, donnait un visage à la génération post-Oslo : cette jeunesse qui ne réclame plus forcément un État, mais avant tout l’égalité des droits entre juifs et Arabes, qui ne dénonce pas tant « l’occupation et la colonisation » que le régime d’« apartheid » instauré par Israël, selon de nombreux défenseurs des droits humains, dans les territoires occupés.

Puis est arrivé le 7 octobre 2023, date de la tuerie perpétrée par le Hamas. Bien qu’elle ait écrit le même jour, sur Twitter qu’« il est moralement inacceptable de se réjouir de la mort de civils », Rima Hassan s’est retrouvée en plein cyclone : lâchée par L’Oréal, qu’elle conseillait sur les questions d’insertion des migrants, vilipendée sur les réseaux sociaux, harcelée jour et nuit par téléphone. Sous pression de figures de la communauté juive française, notamment l’animateur Arthur et Yonathan Arfi, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, le magazine Forbes a préféré annuler la cérémonie récompensant « les 40 femmes d’exception de l’année 2023 » à laquelle cette diplômée en droit international devait participer.

Usée par ce climat, Rima Hassan est partie vivre plusieurs mois au Proche-Orient, entre Beyrouth, Amman et le camp de Nayrab, près d’Alep, en Syrie, où réside son père. Une retraite qui devait lui permettre de renouer avec la part palestinienne de son identité et de travailler à un livre sur le 7 octobre et la guerre à Gaza.

 

Ce qui s’est passé depuis

 

De l’étranger, Rima Hassan préparait aussi son retour et sa reconversion. Début mars, la juriste a annoncé sa candidature aux élections européennes du mois de juin, sur la liste de La France insoumise (LFI). Placée en septième position, elle peut espérer décrocher un siège au Parlement européen, la formation d’extrême gauche ayant fait élire six des siens en 2019. « L’étiquette société civile a ses limites, avance la nouvelle recrue de LFI pour justifier son changement de pied. La seule perspective concrète qui se présente à moi, à part relayer passivement des messages sur les réseaux sociaux, c’est celle d’un mandat. Je n’aurais pas pu me regarder dans une glace si je n’étais pas allée au bout. »

 

 

 

 

 

Source : Le Monde Magazine

 

 

 

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