En engageant un dialogue national avec les acteurs politiques et institutionnels, syndicaux, la commission nationale électorale indépendante, la société civile et des personnalités indépendantes dans le cadre de cinq journées de concertation à Nouakchott ce début de semaine pour préparer la présidentielle de juin prochain, le ministre de l’Intérieur veut jouer la carte de la transparence pour des élections inclusives.
Mais pour les observateurs cette stratégie politique de Ould Ghazouani vise à diviser davantage une opposition déjà fracturée par un pacte dit républicain qui ne fait pas l’unanimité même avec une feuille de route téléguidée par un comité de pilotage. Cette volonté manifeste de dialogue national avec les principaux acteurs politiques, institutionnels et syndicaux et personnalités indépendantes ainsi que la CENI apparemment sans les chefs religieux ouvre une voie royale pour la reconduction en juin prochain du président de la moitié des Mauritaniens et l’autre dont des milliers n’iront pas aux urnes faute d’enrôlement.
Ce rapprochement est un calcul politique pour faire croire que le pouvoir a tiré les leçons des graves dysfonctionnements de la CENI lors des élections de 2023. Ould Ghazouani entend apaiser la situation politique empoisonnée par l’affaire du député Biram Abeid dont la levée de l’immunité parlementaire continue de susciter des polémiques qui s’ajoutent aux altercations entre le leader harratin et le président de l’UFP qui avait porté plainte contre lui pour diffamation.
Cela s’est passé la semaine dernière dans la capitale en présence des représentants du FMI. Sur les 25 partis qui étaient en lice en 2023, il en reste une vingtaine pour juin 2024 en attendant le traitement au moins de 98 partis dont les FPC toujours recalées depuis 2012 pour des raisons politiques. Son leader Samba Thiam étant toujours victime d’une diabolisation à cause de son passé de combattant pour la liberté. Et également l’aile politique de l’IRA le RAG qui attend son récépissé. En refusant l’officialisation de ces deux partis du moins pour l’instant, la présidentielle de juin prochain risque d’être exclusive contrairement à l’objectif de cette concertation avec tous les acteurs de la société mauritanienne d’assurer une compétition politique équitable.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 12 mars 2024)
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