« Dommage que la culture politique en Mauritanie ne connaisse ni primaires, ni sondages, ni candidatures multiples au sein du même parti, des procédés qui laissent à l’opinion choisir ou même imposer leurs candidats. Les débats internes et partisans dans les formations politiques sont parfois très insuffisants pour passer au crible tous les critères d’une élection. » Siree KAN.
J’ai répondu hier avec empressement à l’invitation du député du Gorgol Samba Thioyel dit Kaaw Mbaroodi. C’était à Noisy-Le-Sec, proche banlieue Est de Paris.
Il a longuement félicité la diaspora dont il est issu pour son rôle capital dans son élection, mais aussi pour sa participation active dans la vie nationale. Cette mission en France était pour leur « ruttude teddungal » : rendre honneur à ceux et celles qui l’ont honoré.
Son exposé était plein de maturité, un retour de son expérience ici en France et là-bas en Mauritanie.
Après l’avoir entendu et appris beaucoup sur les réalités du combat qu’il mène au pays avec ses compagnons de lutte, mon seul regret est qu’il n’ait pas été candidat à l’élection présidentielle pour porter haut le refus des expropriations, de l’apatridie, de l’aliénation des noirs,…
L’autonomie, virage important inscrit au programme de l’AJD/MR depuis son Congrès de janvier 2023, n’a pas été évoqué. Une omission peut-être due au fait que le sujet n’a pas encore été porté à l’assemblée nationale ne serait-ce que 3 minutes.
Samba Thioyel, par sa présence quasi permanente et remarquée dans le Tekruur, a le vent en poupe et est adulé par les populations. Ce Yekini de la question noire aurait sans doute malmené le Général Ghazouani dans le Sud pendant la campagne et les opprimés auraient sanctionné les nombreuses brimades et emprisonnements dont il a été victime.
Dommage que la culture politique en Mauritanie ne connaisse ni primaires, ni sondages, ni candidatures multiples au sein du même parti, des procédés qui laissent à l’opinion choisir ou même imposer leurs candidats. Les débats internes et partisans dans les formations politiques sont parfois très insuffisants pour passer au crible tous les critères d’une élection.
C’est en militant discipliné et surtout enthousiaste qu’il a clôt son intervention par un appel à soutenir la candidature de Mamadou Bocar Ba, 70 ans, nouveau Président de l’AJD/MR et ancien chef de Flam/rénovation, l’un des premiers mouvements qui s’était rallié à Ibrahima Sarr en 2007.
Sammba a fait un bref historique de Flam/R auquel il appartenait.
Oui, Mamadou Bocar aussi a beaucoup apporté à la lutte depuis sa sortie de la prison-mouroir de Walata. Samba Thioyel a, en respectueux cadet, rappelé la lutte menée par depuis le Sénégal par le futur président de flam/R avant d’opter pour la lutte à l’intérieur du pays. Cette candidature au mérite se défend. Elle pourrait recueillir le soutien des FPC de Samba THIAM.
L’issue de l’élection présidentielle de juin 2024 est connue mais c’est une tribune pour sonder la prise de conscience des Tekruur et mauritaniens. La junte l’emportera, peut-être en déployant les chars dans les villes principales.
10 mars 2024
Siree Tekruur
PS: outre Mamadou Bocar, flam/R c’était Samba Thioyel, Ousmane Diagana, Amadou Alpha BA.. .C’est la première vague de retour au pays en 2007. Il furent suivis en 2014 par ce qui sera les FPC. Pour info Mamadou Bocar a reçu le soutien des Flam originels.
J’ai été porte-parole,Directeur Communication de AJD/MR et président de la jeunesse de ce parti de 2007 à 2014, date de mon abandon de la politique.
(Reçu à Kassataya.com le 10 mars 2024)
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