Sixième mois de guerre à Gaza, les espoirs de trêve s’éloignent

Les espoirs de trêve entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza se sont à nouveau éloignés jeudi alors que la guerre qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts est entrée dans son sixième mois dans le territoire palestinien, assiégé et frappé par la famine.

Courrier international  – Face au désastre humanitaire et au lourd bilan parmi la population civile, les Etats-Unis, le Qatar et l’Egypte espéraient arracher un accord sur une pause dans les combats avant le ramadan, le mois sacré du jeûne pour les musulmans, qui commence en début de semaine prochaine.

Mais la délégation du Hamas qui participait à ces discussions au Caire a quitté la capitale égyptienne pour des « consultations » avec la direction politique à Doha, a annoncé à l’AFP un haut responsable du mouvement islamiste.

« Les réponses initiales » fournies par Israël « ne répondent pas aux exigences minimales » formulées par le Hamas, a déclaré ce responsable.

Les négociations « ne sont pas rompues » et les « divergences s’estompent », a toutefois souligné l’ambassadeur des Etats-Unis en Israël, Jack Lew.

Les bombardements israéliens qui se poursuivent pendant ce temps sans répit ont fait 83 morts dans la bande de Gaza en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Mort silencieuse

Dans le petit territoire soumis par Israël à un siège total, 2,2 millions de personnes, selon l’ONU, soit l’immense majorité de la population, sont menacées de famine.

AFP

Bousculade devant une boutique d’alimentation à Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 6 mars 2024

« Il n’y a pas de gaz pour faire cuire nos aliments, il n’y a pas de farine ni de riz », a confié à l’AFP un bénévole, Bassam Al-hou, lors d’une distribution de repas aux déplacés à Jabaliya, dans le nord de Gaza.

« Nous pouvons survivre sans nourriture pendant plusieurs heures, mais pas nos enfants. Ils meurent et s’évanouissent dans les rues à cause de la faim. Que pouvons-nous faire? », a-t-il ajouté.

L’aide humanitaire, soumise au feu vert d’Israël, n’entre qu’au compte-gouttes dans la bande de Gaza, principalement depuis l’Egypte, alors que les besoins sont immenses.

AFP

Fabrication de « fanous », les lanternes traditionnelles du ramadan, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mars 2024

La situation est particulièrement grave dans le nord, où les pillages, les combats et les destructions rendent presque impossible l’acheminement de l’aide pour environ 300.000 habitants.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 20 civils, des enfants pour la plupart, sont déjà morts de malnutrition et de déshydratation.

« Nous pensons que des dizaines de personnes meurent silencieusement de faim sans avoir atteint les hôpitaux », a déclaré le porte-parole du ministère, Ashraf al-Qudra.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque d’une ampleur sans précédent menée par des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza dans le sud d’Israël, qui a coûté la vie à au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

Israeli Army/AFP

Des soldats israéliens dans la bande de Gaza. Photo distribuée le 7 mars 2024 par l’armée israélienne

En représailles, Israël a juré d’anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.

Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu’ici 30.800 morts à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Les Etats-Unis, principal allié d’Israël, ont redoublé de pressions ces derniers jours tandis que la Chine a appelé jeudi à un « cessez-le-feu immédiat », qualifiant la guerre à Gaza de « honte pour la civilisation ».

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Bande de Gaza (Territoires palestiniens) (AFP)

 

 

Source : Courrier international 

 

 

 

 

 

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