Présidentielle reportée au Sénégal : le Conseil constitutionnel s’aligne sur la date du 24 mars

Le Conseil constitutionnel avait d’abord fixé la présidentielle au 31 mars dans une décision rendue mercredi.

Le Monde – Après un mois d’un flottement qui a alarmé l’opinion nationale et une partie de la communauté internationale, le Sénégal s’engage à nouveau sur la voie de la présidentielle, qui sera peut-être la plus ouverte de son histoire contemporaine. Jeudi 7 mars, le Conseil constitutionnel sénégalais s’est aligné sur le 24 mars pour la tenue de la présidentielle, a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Dans une décision rendue mercredi, le Conseil constitutionnel avait d’abord fixé la présidentielle au 31 mars. En retenant cette date, l’instance n’avait fait que « pallier l’inertie de l’administration », lit-on dans le communiqué de jeudi, et a laissé entendre que l’exécutif a entre-temps remédié à cet état de fait en prenant des décrets convoquant le corps électoral pour le 24 mars. Le 24 mars évite à la communauté chrétienne, significative, de voter le dimanche de Pâques. La campagne se déroulera pendant le mois de jeûne du ramadan. Elle sera plus courte que les vingt et un jours prescrits par le code électoral.

Les décrets pris par le président sont « conformes à [l’]exigence » d’organisation du scrutin avant la fin du mandat du président, Macky Sall, le 2 avril, a dit le Conseil constitutionnel. Avec cet ajustement, les Sénégalais peuvent entrevoir une sortie de la crise provoquée par le report de l’élection initialement prévue le 25 février.

M. Sall avait justifié ce report par la crainte de nouveaux troubles, après ceux connus en 2021 et en 2023, en cas de contestation de l’élection. Le président a été accusé de chercher à s’accrocher au pouvoir et à conjurer la défaite à venir du premier ministre, Amadou Ba, désigné candidat à sa succession. M. Sall s’en défend.

Vers une sortie de crise

Un large front de l’opposition, d’une grande partie des candidats et de la société civile s’est formé contre ce qui a été présenté comme un « coup d’Etat constitutionnel ». Des manifestations ont fait quatre morts. Il y a eu des dizaines d’arrestations.

La candidature de Karim Wade, fils de l’ancien président Abdoulaye Wade, n’a pas été validée ; tout comme celle d’Ousmane Sonko, chef de file de l’opposition antisytème et acteur principal d’un bras de fer avec le pouvoir qui a tourné depuis 2021 à une confrontation meurtrière dans laquelle des dizaines de personnes ont perdu la vie et des centaines d’autres ont été arrêtées. M. Sonko est détenu depuis juillet 2023. Donné comme l’un des favoris de la présidentielle, il en a été disqualifié par le Conseil constitutionnel en janvier.

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Source : Le Monde avec AFP

 

 

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