
Avons-nous cheminé par monts et par vaux pour ne voir surgir qu’illusions perdues , que rêves assassinés et mémoire enfouie ?
Se peut-il qu’autrefois lumineux, l’horizon obscurci descende au plus bas , aveuglant nos regards ?
Se peut-il que la pureté s’offre un jour, sans coup férir aux mains avilies ?
Et que prétende un jour la triviale ferraille rehausser de ses mains impures la noblesse de l’or ?
Pour quel péché commis sommes-nous sans cesse guettés par notre déchéance , celle des choses conquises et de toutes nos attentes ?
Nos chemins sont-ils pris et l’odyssée finie ?
Combien de routes ardues, d’épines encombrées , avons-nous affrontées ?
Et puisque c’est en cheminant que se fait le chemin, que de grandes et belles artères avons-nous inventées !
Et en maint endroit, que de profonds sillages nos pieds ont-ils tracés !
Longtemps par nos rêves , nous avons taquiné la splendeur des étoiles et peuplé l’empyrée.
Et la juste musique du verbe déclamé, n’a-t-elle pas animé l’héroïque espoir dans les cœurs meurtris ?
Mais, ne le voilà-t-il pas , espoir gisant, humilié sous nos yeux larmoyants et nos pieds emmêlés ?
Laisserons-nous s’éteindre son souffle en nos cœurs et rebrousser sans pleurer les chemins inventés ?
Serait-ce le temps des idiots ambitieux qui par leurs bas instincts veulent balayer toute trace de hauteur ?
Leurs actes infâmes et leurs mots corrupteurs défilent accoutrés, déguisés en ultime recours.
Pour quelle scélérate visée voudrait-on au bas-fonds reléguer l’auguste grandeur ?
Par quelle méchanceté vouloir mettre à genoux tant de valeureux patriotes blanchis sous le harnais ?
Tant de citoyens dévoués au nom de la patrie, couverts de lauriers de meilleur aloi que toute prouesse guerrière ?
En voilà assez ! Trêve de clémence et de magnanimité !
Vidons tout le chagrin , il doit se pleurer , s’épuiser et finir !
Relevons les têtes et à nous l’horizon !
Dénonçons les discours perfides et promesses mensongères dont les abjectes sirènes accablent les oreilles !
À nous de couper court à leurs courts desseins par nos voix semées sur le long chemin de l’éternelle patrie.
Et répétons à l’envi : Les chemins de dignité sont nés pour durer et maudits soient à jamais leurs ignobles meurtriers.
Nana Mohamed Laghdaf
Facebook – Le 04 mars 2024
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